lundi 29 juin 2015

La Perle et la Coquille - Nadia Hashimi





Kaboul, 2007 : les Talibans font la loi dans les rues. Avec un père toxicomane et sans frère, Rahima et ses soeurs ne peuvent quitter la maison. Leur seul espoir réside dans la tradition des bacha posh, qui permettra à la jeune Rahima de se travestir jusqu'à ce qu'elle soit en âge de se marier. Elle jouit alors d'une liberté qui va la transformer à jamais, comme le fit, un siècle plus tôt, son ancêtre Shekiba. Les destinées de ces deux femmes se font écho, et permettent une exploration captivante de la condition féminine en Afghanistan.


Editions Milady
538 pages 
Publié le  19 Juin 2015
A propos de l'auteur : ici 
Traduit par Emmanuelle Ghez


Une lecture que j'ai découverte grâce à l'opération Babelio Masse critique et j'avoue sans problème que c'est le commentaire de Khaled Hosseini sur la couverture qui a emporté mon envie de découvrir cette histoire.
L’Afghanistan, ce pays difficile qui se cherche toujours une identité et qui malmène beaucoup les femmes.
Nous suivons à un siècle d'écart la vie de 2 femmes,  Shekiba, la femme au visage meurtri et Rahima son arrière arrière petite fille qui lutte pour une liberté impossible dans ce pays gouverné par la religion et l'omnipotence des hommes.
Nous passons ainsi d'une histoire à l'autre, celle de Shekiba est racontée par la tante de Rahima, et elle fascine totalement Rahima et ses sœurs.
En effet dans la famille de Rahima, il n'y a que des filles (7) ce qui pour un musulman est une tare absolue. Entre un père opiomane et une mère complètement asservie, Rahima n'a qu'une image affreuse de la condition d'une femme dans ce pays. Alors qu'elle n'est encore qu'une enfant elle est choisie pour se transformer en garçon, devenant une basha-posh et découvre ainsi la liberté que procure le fait d'être de sexe masculin. Tout se passe parfaitement, le père est content il a enfin ce fils qu'il désire mais hélas la puberté met un terme à cet état et Rahima comme ses sœurs est mariée de force à un homme bien plus âgé qu'elle.
Entre jalousies, violence, viol, maltraitance c'est toute l'histoire malheureuse et désespérante des femmes dans ce pays musulman qui applique un islam fort qui nie les droits des femmes et les rabaisse à l'état d'objet. Grace à une certaine éducation et le fait que Rahima sache lire et écrire elle aura une lueur d'espoir en ayant la possibilité d'aller à Kaboul au parlement en qualité de secrétaire de la première épouse de son mari.
En parallèle à cette histoire, régulièrement s'interpose la vie de Shekiba son arrière arrière grand-mère dont l'existence a basculé le jour où son visage a été brûlé sur toute une moitié. N'étant pas vendable à un époux elle se retrouve garde du harem du roi et découvre elle aussi la liberté que procure le fait de se faire passer pour un garçon. Mariée de force également, elle découvrira la violence et le rejet des droits des femmes.
C'est une histoire vraiment dure, terrible, poignante, les mots transpercent et brisent quelque chose à l’intérieur de nous. J'ai souffert avec ces femmes, pleurer à leurs drames, soupirer ou sourit à leur solidarité et leur amitié mais également beaucoup penser et repenser à ces situations que nous ne connaissons pas dans nos pays et à cette liberté chèrement gagnée par des luttes incessantes contre le machisme et la négation de l'égalité des hommes et des femmes.
En Afghanistan les femmes sont encore considérées comme des objets qu'on peut: vendre, échanger contre une dot, battre, violer, engrosser sans cesse mais aussi bafouer, torturer, lapider et répudier.
Ce double récit nous montre vraiment le redoutable chemin qu'il reste à faire pour que les afghanes puissent aspirer à nouveau à une liberté retrouvée, car avant que ce pays ne devienne un pays islamique, les femmes n'étaient pas voilées, pouvaient travailler.
Une très belle écriture accompagne cette histoire et nous emporte totalement  dans des sommets d'horreur et de souffrance comme on voudrait qu'il n’en existe plus.
Ce qui est magnifique c'est que des voix comme celle de khaled Hosseini ou celle de Nadia Hashimi et d'autres surement s'élèvent pour dénoncer cet état de fait et quasiment organisent la prise de conscience et une résistance qui espérons-le ne fera qu'augmenter.

Un immense merci à Babelio-Masse critique et aux Editions Milady pour cette histoire vraiment poignante.



Le Fossoyeur - Adam Sternbergh




«Tous les cimetières sont pleins, depuis longtemps.» Il se fait appeler Spademan, le Fossoyeur, presque un nom de super-héros. Vous ne saurez jamais son vrai nom. Il a été éboueur. Un jour, il a trouvé un bébé dans un sac-poubelle. Quelques années plus tard, sa femme est morte dans la série d'attentats radioactifs qui a vidé New York de ses habitants. C'était il y a longtemps : une autre vie. Maintenant, Spademan est tueur à gages. Il est resté dans les ordures, mais son salaire a considérablement augmenté. Il n'est pas sexiste : homme, femme, il s'en fout. Vos raisons, il s'en fout. D'ailleurs, le fric aussi il s'en fout. Et quand on lui demande de tuer la fille du richissime prédicateur T K Harrow, une gamine qui vient tout juste d'avoir dix-huit ans, il n'y voit aucun problème. Mais dans la toile de Harrow, pour la première fois de sa sinistre carrière, Spademan n'est pas la plus grosse araignée.

Editions Denoël (Lunes d'encre)
264 pages  
Traduit par Florence Dolisi  
Publié le 13 Mai 2015
A propos de l'auteur : ici



Le fossoyeur, un titre accrocheur pour un livre qui se laisse apprivoiser un peu difficilement mais qui au final se révèle vraiment intéressant.
Nous sommes dans un New York un peu  post apocalyptique qu’une grande partie des habitants a fui. Spademan le fossoyeur, ancien éboueur est devenu tueur à gage. Sans aucun état d’âme il tue sans remord pour de l'argent, jusqu'au jour où un grain de sable se met en travers de sa mission. Spademan va découvrir qu'il peut y avoir d'autres issues et d'autres solutions.
C'est un roman dans lequel j'ai eu un peu de mal à entrer mais je me suis accrochée car je sentais bien que ce n'était forcément vouer complètement à l'échec et j'ai eu raison car au final c'est un roman que j'ai apprécié.
Les personnages sont vraiment un point fort du roman, ils sont vraiment étonnamment présents tous et c'est un plaisir de les découvrir et de s'y attacher.
Le style de l'auteur est intéressant et assez inhabituel mais cette façon d'écrire, avec des phrases courtes donne un vrai dynamisme au rythme de l'histoire par contre j'ai été un peu perdue avec le déroulement de l'histoire, le changement d'interlocuteur mais rien de grave au final.
Le côté SF de cette histoire tient à cet univers parallèle qui s'appelle la Limnosphere dans lequel les personnes se font plonger et qui devient pour certains une vraie drogue.
L'atmosphère du livre est noire, vraiment sombre et la violence ultra présente mais somme toute il reste un espoir à la fin tout de même.
J'ai aimé la découverte des personnages et de leur existence, savoir pourquoi et comment ils en sont arrivés là où ils sont et ce qu'ils font ou ont fait.
En commençant le roman je ne pensais pas aimer cette histoire et finalement j'ai été heureuse d'avoir persévéré dans ma lecture.
De plus je rajouterai que la couverture est vraiment très belle et qu’elle reflète parfaitement l’atmosphère du roman.

Un grand merci aux Editions Denoël pour ce partenariat.


Partenariat

dimanche 28 juin 2015

Le sur-vivant - Reinhold Messner




Reinhold Messner revient sur sept décennies d'une vie aux confins de l'extrême. Au coeur de son propos, la vie dans ce qu'elle a de plus essentiel, la passion, le courage et la responsabilité. Très tôt confronté à la mort lors de ses expéditions, Messner a appris à survivre. Aujourd'hui, il s'exprime sans fard au sujet de l'ambition, la culpabilité, les cauchemars qui l'ont hanté, le vieillissement, les nouveaux départs et le renoncement. On retrouvera dans ces pages les étapes d'une vie d'exception qui ont conduit un petit montagnard du Tyrol du Sud à devenir l'aventurier le plus célèbre au monde, mais aussi un homme politique combatif, un agriculteur engagé, un conseiller recherché par les chefs d'entreprise, le fondateur d'un musée des montagnes du monde unique en son genre, et le père de quatre enfants. Reinhold Messner témoigne de cette vie au superlatif en évoquant l'odeur du pays natal, l'espace de liberté dont a besoin un enfant, l'importance de la peur, de l'égoïsme et de l'instinct pour qui doit survivre. C'est un livre d'aventure passionnant qu'il nous offre pour ses 70 ans.


Editions Glénat (Hommes et montagnes)
Publié en 2015
378 pages
Traduit par Agnès Couzy
A propos de l'auteur : ici


Au dernier Babelio Masse critique j'ai eu la chance d'être sélectionnée pour 2 romans (surement ceux dont peu de personnes voulaient) et j'étais vraiment ravie de pouvoir lire l'autobiographie de Reinhold Messner  l'un des plus grands (si ce n'est le plus grand)  alpinistes de tous les temps.
Pourquoi avoir choisi cette autobiographie, moi qui affirme tout le temps que ce n'est pas ma tasse de thé ? Tout simplement parce que, bien que n'ayant jamais fait d'escalade moi-même, ni même de vraies randonnées en montagne, j'ai toujours été fascinée par la montagne et surtout par Reinhold Messner dont je suivais les exploits quand j'étais jeune.
Le premier alpiniste à avoir vaincu sans oxygène les 14 sommets de plus de 8000 mètres  sur terre nous raconte son parcours, de ses premières escalades avec son père et son frère dans le Tyrol du Sud à son entrée au parlement européen sur la liste des "verts".
L'auteur nous explique sa philosophie de vie, ses déboires, parle des drames qui ont jalonné son parcours d'alpiniste, la perte de son frère lors de la descente au Nanga Parbat, les attaques qu'il a subi après ce drame , son amputation des orteils qui a conditionné son avenir , sa vision de la montagne et d'un alpinisme "propre" qui ne défigure pas la roche et les sites et aussi de son engagement auprès des "verts" point d'orgue de son engagement écologiste.
C'est une autobiographie qui met vraiment en valeur les qualités morales et humaines de cet homme qui a vécu sa passion jusqu'au bout et qui s'est battu et se bat encore contre cet alpinisme de "confort " qui abîme la beauté de la montagne et qui donne l'illusion que n'importe qui peut parcourir ses voies qui portent vers les plus hauts sommets.
J'ai vraiment aimé la façon dont l'auteur nous raconte tout son parcours et toutes les difficultés qu'il a rencontrées au cours de cette carrière dont il ne peut qu'être fier.
Si je devais trouver un défaut à cette histoire c'est un peu la répétition de certaines choses que l'on retrouve à divers moments dans le livre mais malgré tout elles sont là, répétées, pour mieux appuyer le point de vue de Reinhold Messner.
J'ai aimé l'hommage qu'il rend à certains alpinistes qui avaient la même vision que lui de la montagne et sa modestie générale alors qu'il est reconnu comme étant l'un des meilleurs alpinistes de tous les temps.
Si vous aimez les destins peu ordinaires, n'hésitez pas à chausser vos crampons et à enfiler votre doudoune pour  lire ce roman, vous y découvrirez un homme exceptionnel.

Un grand merci aux Editions Glénat et à Babelio Masse Critique pour cette excellente lecture.

jeudi 25 juin 2015

La mélodie du coeur qui bat / L'art d'écouter les battements de coeur - Jan-Philipp Sendker



Quatre ans après la mystérieuse disparition de son père Tin Win, un avocat new-yorkais d'origine birmane, Julia découvre une lettre d'amour écrite par celui-ci à une certaine Mi Mi en Birmanie. La jeune femme en a l'intuition : c'est là-bas que se trouvent les réponses à ses questions. À peine arrivée, elle fait la connaissance d'U Ba, un homme étrange qui semble tout savoir de sa famille. Il va lui conter l'incroyable histoire d'amour de Tin Win et Mi Mi...


Editions Le Livre de Poche
331 pages 
Publié le  25 Février 2015
A propos de l'auteur : ici


Dernier roman lu dans la sélection juin du Prix du livre de Poche et il faut croire que j'avais gardé le meilleur pour la fin car c'est sans conteste le roman que j'ai préféré sur les 4 lus ce mois-ci.
Tout commence à New York, Julia découvre dans une boite ayant appartenu à son père qui a disparu mystérieusement il y a 4 ans, une lettre d'amour adressée à une certaine Mi Mi qui  vit en Birmanie.
Elle part dans ce pays inconnu pour tenter de comprendre qui est cette personne et essayé de retrouver son père.
Arrivée sur place, elle fait la connaissance d'un homme étonnant U Ba qui va lui conter la magnifique  et étrange histoire d'amour qu'ont vécue son père et Mi Mi.
Ce roman est un petit bijou de tendresse, de douceur, d'espoir et de magie.
Dans les mots de U Ba on découvre la vie de Tin Win, ses aspirations, sa vie qui bascule en devenant malvoyant et surtout sa rencontre avec Mi Mi, cette jeune fille infirme qui possède une force de caractère et une envie de vivre magnifique.
On pourrait penser que c'est plein de clichés, de bon sentiments, de romantisme "fleur bleue" dégoulinant de sucre mais en fait pas du tout c'est magnifiquement écrit, avec une force dans les mots et dans l'évolution de la vie des personnages qu'on est subjugué par le récit.
Les personnages sont juste magnifiques, charismatiques, beaux malgré leurs handicaps dans la relation qu'ils nouent et l'amour qui les submergent.
Une fille recherchant son père et découvrant combien celui-ci a souffert malgré le destin qui l'a emporté en Amérique et son besoin de revenir auprès de celle qu'il a toujours aimé malgré le temps et la distance.
Si je ne mets pas "coup de cœur" à ce roman c'est juste parce que le début de l'histoire est long et qu'on se demande où l'auteur veut nous emmener et quel est l'intérêt de certaines choses. Par contre dès que les éléments sont posés cela devient vraiment et juste passionnant.
Un auteur à suivre de plus....

Merci aux Editions du Livre de Poche pour cette jolie découverte.


mardi 23 juin 2015

Les Monologues du vagin - Eve Ensler





Depuis leur parution aux Etats-Unis en 1998, Les Monologues du vagin ont déclenché un véritable phénomène culturel : rarement pièce de théâtre aura été jouée tant de fois, en tant de lieux différents, devant des publics si différents... Mais que sont donc ces Monologues dans lesquels toutes les femmes se reconnaissent ? Il s'agit ni plus ni moins de la célébration touchante et drôle du dernier des tabous : celui de la sexualité féminine. Malicieux et impertinent, tendre et subtil, le chef-d'œuvre d'Eve Ensler donne la parole aux femmes, à leurs fantasmes et craintes les plus intimes. Qui lit ce texte ne regarde plus le corps d'une femme de la même manière.


Editions Denoël (& d'ailleurs)
134 pages 
Traduit par Lili Sztajn 
Publié le  5 Juin 2015
A propos de l'auteur : ici


Intriguée depuis toujours par le titre de ce roman que je connaissais surtout en pièce de théâtre jouée par de grandes artistes j'ai sauté le pas pour découvrir ce que pouvaient bien être ces monologues du vagin quand l'occasion s'est présentée dans la sélection Denoël.
Donc ce court roman parle et bien vous vous en doutez du vagin, tout simplement. 
A travers de courtes histoires tour à tour drôles, émouvantes ou douloureuses les femmes racontent leur rapport  au vagin et à travers leurs mots, cet organe prend tout son sens, voire un autre sens et surtout toute sa valeur.
Rien de cru ni de choquant, des mots justes et sincères  des évocations différentes  des rituels, des habitudes culturelles et toujours le vagin au centre des propos.
C'est vraiment un roman que je recommanderai facilement car loin de l'idée graveleuse que certains pourraient s'en faire, il est juste un hymne et une vraie reconnaissance pour cet organe qui bien que caché, fais beaucoup parler de lui.
Je me demande vraiment comment les actrices peuvent réussir à faire passer toutes les émotions qui se développent lors de la lecture. A voir un jour si je peux.

Merci aux éditions Denoël et en particulier à Célia Giglio pour cette intéressante découverte.


Partenariat

Challenge de l'été - Edition 2015


J'ai rejoins également un challenge estival sur Livraddict mis en place par Saefiel  dont voici les modalités :

Le challenge de l'été reviens cette année,  je souhaite que l'on partage encore et toujours de belles lectures icon_smile  

Le règlement de ce challenge:
- Le challenge commence officiellement le 21 Juin et se termine le 21 septembre (jour de l’automne) 
- Chacun fait une liste des livres qu'il veut lire cet été sans limite de nombre. 
- On peut s'ajouter des défis personnels comme lire un titre en VO ou finir les séries en cours.
- Vous pouvez modifier votre liste à loisir durant la période du challenge, l'agrandir, la rétrécir. Tout est permis ! 
- Si possible venez partager votre avancement ici cela permettra un échange sur nos lectures et de partager nos sentiments.
- Le fait d'avoir un blog et/ou de poster des chroniques n'est pas obligatoire. Quiconque est intéressé peut participer.

Les inscriptions:
- Elles se font à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 21 juin.
N'oubliez pas de venir donner votre liste de livres prévus et éventuellement vos petits challenges personnels !


Les médailles :
10 livres lus et plus : Médaille du Lecteur de plage.
20 livres lus et plus : Médaille du Surfeur des livres.
25 livres lus et plus : Médaille du Livrivore vacancier.
30 livres lus et plus : Médaille du Plongeur livresque fou !


Voici donc ma première liste de 20 romans que je veux (dois) lire :

1 -La communauté du sud tome 4 de Charlaine Harris
2- Ainsi résonne l'écho infini des montagnes de Khaled Hosseini
3- Big de Valérie Tong Cuong
4-  Hématome de Maud Mayeras
5- Jusqu' à ce que la mort nous unisse de Karine Giebel
6-  Le plus petit baiser jamais recensé de Mathias Malzieu
7 -La vie révée d'Ernesto G de Jean Michel Guenassia
8- Le fil des souvenirs de Victoria Hislop
9- Yerudelgger de Ian Manook
10-  Nymphéass noirs de Michel Bussi
11- Les collines d'eucalyptus de Duong Thu Huong
12- Les dieux sont vaches de Gwendoline Hamon
13- L'aquarelliste de Béatrice Masini
14- L'ombre douce de Hoai Huong Nguyen
15 - Les papillons rêvent-ils d'éternité de Sandra Labastie
16- Les enfants de Jacaranda de Sarah Delijani
17- Traine-Savane de Guillaume Jan
18- London Fashion 2 de Catherine Kalengula
19- Phil Mazelot : Blue Note pour Héroïne Brune de Thiebaut de Saint Amand
20 - Les enfants de Gayant d'Emmanuel Prost.

Voila, voilou,, je pars sur ces 20 là et j'augmenterai surement le chiffre ensuite et je me rajoute le challenge personnel de lire au moins un roman en italien.

dimanche 21 juin 2015

Les héritiers de la mine - Jocelyne Saucier




Notre famille est l’émerveillement de ma vie et mon plus grand succès de conversation. Nous n’avons rien en commun avec personne, nous nous sommes bâtis avec notre propre souffle, nous sommes essentiels à nous-mêmes, uniques et dissonants, les seuls de notre espèce. Les petites vies qui ont papillonné autour s’y sont brûlé les ailes. Pas méchants, mais nous montrons les dents. Ça détalait quand une bande de Cardinal décidait de faire sa place.
– Mais combien étiez-vous donc?
La question appelle le prodige et je ne sais pas si j’arrive à dissimuler ma fierté quand je les vois répéter en chœur, ahuris et stupides :
– Vingt et un? Vingt et un enfants?
Les autres questions arrivent aussitôt, toujours les mêmes, ou à peu près : comment nous faisions pour les repas, comment nous parvenions à nous loger, comment c’était à Noël, à la rentrée des classes, à l’arrivée d’un nouveau bébé, et votre mère, elle n’était pas épuisée par tous ces bébés?
Alors je raconte…

Eux, c’est la tribu Cardinal. Ils n’ont peur de rien ni de personne. Ils ont l’étoffe des héros… et leur fragilité.

Editions Denoël
Publié en 2015
222 pages
A propos de l'auteur : ici



Je crois que c'est la première fois que je lis un roman d'auteur québécois et je suis ravie d'avoir choisi celui-ci dans la sélection Denoël.
Après quelques péripéties d'envoi, j'ai enfin reçu les deux romans choisis et je me suis rapidement plongée dans celui-ci, remettant à un peu plus tard ''le fossoyeur".
Nous découvrons donc la famille Cardinal, une famille nombreuse s'il en est puisque qu'elle ne compte pas moins de 21 enfants.
Ces 21 enfants ont chacun pris leur route et leur envol et l'occasion de se retrouver tous ensemble réunis leur est donnée lors de la remise d'une médaille de prospecteur pour leur pére qui a toute sa vie travailler dans la mine. C'est donc l'occasion pour les 20 enfants de se revoir et de se remémorer leur enfance et surtout la disparition de leur sœur Angèle, morte dans l’effondrement de la mine.
Le récit commence raconté par le petit dernier qui porte le joli surnom de "lefion" et ensuite chaque nouveau chapitre est narré par un autre enfant de la fratrie et c'est bien là qu'à résider ma difficulté à m’intéresser à cette histoire au départ car je n'avais pas du tout saisi que l'interlocuteur avait changé , ce n'est qu’après quelques chapitres que j'ai compris comment fonctionnait l'histoire et c'est à ce moment-là qu'elle a vraiment commencé à me passionner.
L'autre difficulté de départ a été de m'y retrouver dans les personnages car tous ont un prénom (quelquefois révélé tardivement) mais aussi et surtout un surnom.
Mais à part ça et une fois que ces "bémols" sont aplanis ça devient une histoire passionnante et vraiment prenante. Elle est de plus servie par une très belle écriture qui nous accroche bien et qui nous fait partir dans des vrais sommets littéraires.
J'ai aimé cette chronique familiale qui aborde les relations entre les gens, les secrets gardés, la solidarité et l'amour familiale.
Chaque nouveau chapitre qui fait intervenir un membre diffèrent de la fratrie nous offre une nouvelle approche de la vie de cette famille, on découvre les souvenirs des uns et des autres et on peut les comparer. On s'aperçoit également que chacun sait une partie de l'histoire et que certains ignorent tout de l'origine du drame. La rudesse de la vie et de leur environnement contribue encore davantage à cette impression de douleur et de souffrance entrecoupée de tendresse et d’affection malgré tout. Chaque enfant a sa place bien définie dans cette famille et celle-ci conditionne vraiment son parcours.
La fin du roman offre la clé du drame et permet d'espérer que chacun prendra le bon chemin pour tenter la vraie réunification de cette famille pas ordinaire. On reste sur cette note d'espoir.
Une bien jolie histoire qui m’a vraiment donné envie de lire l'autre roman de l'auteure : Il pleuvait des oiseaux.

Un immense merci aux Editions Denoël et en particulier à Célia Giglio pour ce partenariat.

Partenariat

La ballade d'Hester Day - Mercedes Helnwein





C’est l’histoire d’une fille qui ne veut pas aller au bal de promo, d’un apprenti poète qui l’a épousée pour trouver l’inspiration, et d’un petit garçon rondouillard qui, à défaut d’être cow-boy de l’espace, est ravi de tracer la route en camping-car avec eux.

L’équipée sauvage d’Hester Louise Day s’annonce comme un fiasco épique. Parce que la famille, même bricolée, ce n’est jamais un long fleuve tranquille, surtout quand on est recherché par la police et le FBI.

Editions le Livre de Poche
Publié en 2015
325 pages
A propos de l'auteur : ici


Troisième roman lu pour la sélection Juin du prix du livre de poche et un roman plutôt sympathique même si un peu irréaliste par moment, encore que cela se passe en Amérique et que peut être les lois y sont différentes.
Hester Louise Day est une adolescente un peu comme toutes les adolescentes pas trop bien dans sa peau et qui trouve sa vie vraiment fade voire désagréable.
Elle se met en tête pour pimenter son existence d'adopter un enfant mais comme elle n'a que 18 ans et qu'elle est célibataire, on refuse de lui confier l'enfant qu'elle veut. Elle décide de convaincre un camarade de lycée Fenton Flaherty dit Philosophie-man de se marier avec elle. Mais malgré ce mariage l'administration persiste à lui refuser l'adoption. Après une énième dispute avec sa famille elle décide de s'enfuir avec Fenton dans le camping-car de celui-ci emmenant avec eux Jethro un petit garçon de  10 ans, fils de sa belle-mère.
C'est le début  d'un périple qui leur fera rencontrer quelques personnages savoureux, un peu fous mais aussi le commencement d'autre chose, d'une prise de conscience et peut être d'un nouvel avenir.
Hester est une jeune femme qui pourrait être attachante mais qui en fait est surtout agaçante, Fenton la rejoint sur beaucoup de points de vue même si j'ai trouvé le personnage plus attachant, mon préféré restant Jethro, le petit garçon embarqué dans cette histoire, qui m'a touchée et fait rire bien des fois.
Si j'ai aimé dans l'ensemble cette histoire qui sort du commun, j'y ai trouvé quelques longueurs un peu ennuyeuses et à l'inverse des situations plus passionnantes qui sont passées trop rapidement.
Donc pour moi, un roman sympathique, qui se lit bien, avec de l'humour, des dialogues et des réflexions d'Hester savoureuses mais qui  au final ne me laissera pas forcément un grand souvenir.

Merci au Livre de Poche pour cette lecture.