lundi 24 août 2015

Les papillons rêvent-ils d'éternité ?- Sandra Labastie





« Cette journée du 1er janvier, la première de la dernière année du monde, il s’est passé quelque chose de spécial entre nous, les élus. C’était comme au printemps, quand on devient joyeux sans comprendre pourquoi. C’est la dernière année de souffrance, a dit papa. Bientôt on sera libérés. » Les quatre saisons d’une année, censée être la dernière de l’humanité, défilent à travers le regard d’une fille de 13 ans. Malgré une vie quotidienne régentée par la Bible (entre études de textes, séances de recueillement au temple et prêches dans les rues), l’adolescente, sujette aux railleries du « monde extérieur » autant qu’aux affres de la puberté, va peu à peu se questionner sur sa condition, grâce à l’entrée dans son foyer d’un dictionnaire auquel elle ne cessera plus de se référer secrètement. Le roman ausculte les joies étranges de ceux qui s’estiment élus de Dieu contre le monde entier, à la frontière très fragile où la croyance jouxte la folie. Au fil de cette apocalypse manquée, le roman contemple, avec la justesse et la simplicité de la voix d’une adolescente, la condition humaine dans ses craintes et ses obsessions mais aussi dans son incroyable capacité d’imagination pour survivre à une vie sans espérance.


Editions Le Livre de Poche
192 pages - 
Publié  le 3 Juin 2015
A propos de l'auteur : ici

Ce roman faisait partie de la sélection du mois d’août du Prix du Livre de Poche. Un roman particulier qui retrace une année de la vie de cette jeune fille de 13 ans, vivant dans une famille ultra religieuse qui attend l'apocalypse pour être sauvée parmi les justes.
C'est toute cette quête de la vérité, ses remises en cause  et ses questionnements que va nous évoquer cette jeune fille avec pas mal de recul, d'autodérision et surtout d'humour.
L'auteure parvient vraiment, qu'on soit religieux ou non, à nous emporter dans cet univers vraiment particulier de l'intégrisme sectaire sous toute ces formes.
La narratrice nous relate ses doutes, ses tourments, ses interrogations et sa prise de conscience liée à son ouverture sur le monde extérieur.
En effet la vie n'est pas que rose dans cet enfermement qui conduit aux moqueries mais aussi quelquefois à la violence, sans compter des agressions diverses et variées.
On pourrait penser que ce roman est une ode à la religion et dans ce cas il m'aurait surement vraiment déplu mais il n'en est rien, j'ai trouvé au contraire que les réflexions et la capacité de la narratrice à remettre en cause cet intégrisme (surtout quand le dernier jour attendu par toute la communauté n'est pas arrivé) étaient vraiment intéressantes.
Un jolie découverte du coup d'une auteure à la  plume riche et fluide.

Un merci aux Editions Le Livre de Poche pour cette histoire.




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