lundi 25 avril 2016

Le roman le plus nul du monde- Stéphane Heska





Lorsque Cinderella Playbook, jeune et naïve étudiante en sociologie nucléaire, interviewe le charismatique et richissime Robert Brocode, elle est loin de s’imaginer que cette première rencontre maladroite l’emmènera à la découverte de son moi profond, dans des jeux érotiques toujours plus inten... 

Non, en fait, c’est l’histoire de Passe-Nulle-Part, un nain- nimateur de supermarché fauché qui découvre un paquet de Chocapic tridimensionnel aux étranges pouvoirs. 
Tout ceci va tout de même l’emmener très loin, non pas dans une chambre rouge où un milliardaire pervers lui introduira des objets dans le rectum (quoique), mais dans une quête totalement folle où se jouera le sort du monde libre face aux puissances du mal. 
Il y aura aussi des nazis, un pirate, une rivière de bonbons, des dinosaures, une DeLorean, des explosions, des Stormtroopers, des trahisons, des Elfes, des câlins, des Schtroumpfs, des courses-poursuites, des parties de balle aux prisonniers et surtout... Chuck Norris. 

Un chef-d’œuvre salué par la critique et le public. Sélection officielle du prix Goncourt, Renaudot, Femina ainsi que du prix Nobel de littérature (dans une autre dimension, mais ça compte quand même). 

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« Ce roman est si nul que je fabriquerai une machine à remonter le temps pour me prévenir moi-même de ne pas le lire. » Emmett Lathrop « Doc » Brown 

« Avec un viol manifeste de 567 copyrights et licences protégées déposés dans plus de 58 pays, l’auteur de cette affabulation devrait purger un minimum de 425 ans de prison dans l’établissement le plus strict de Corée du Nord. » L’industrie du loisir 

« Je me sens souillé. » Un lecteur 

« Comment a-t-on pu écrire une telle merde ? » Un autre lecteur (probablement le même) 

« Moi j’aime bien. » Un autre lecteur au goût douteux

Editions Seconde Chance
Publié en 2016
206 pages
Format epub
A propos de l'auteur : ici


Si vous cherchez un roman loufoque et déjanté dans lequel on se demande mais où l'auteur va t'il chercher tout ça.... vous pouvez vous plonger dans cette histoire sans problème, vous ne serez pas déçus.

Effectivement où l'auteur a-t-il trouvé toutes ces idées, tous ces personnages tous plus follement allumés les uns que les autres et toute cette histoire complètement abracadabrante mais totalement jubilatoire.

Impossible de décrire l'état d'esprit qui ressort de cette histoire, ça part dans tous les sens, quand on pense que ça va se calmer, on replonge dans une nouvelle dimension complètement folle.
Imaginez juste un jeu comme Jumanji avec des personnages aux noms tarabiscotés mais qui font tous référence à des personnages réels ou imaginaires, des situations explosives, un enjeu mondial, des nazis qui débarquent, un chat, un perroquet et un imaginaire complètement délirant.

J'ai adoré cette histoire, qui m'a fait rire, sourire, enthousiasmée et m'a embarqué très loin dans l'irréel. En fait c'est un roman absolument fou avec tellement de situations et de rebondissements invraisemblables qu'il faut le lire pour pouvoir l'imaginer, il est impossible à raconter tellement il est riche en tout et surtout totalement atypique...

Le titre est aussi un clin d'oïl et ne se justifie surement pas... ce n'est absolument pas le livre le plus nul du monde, c'est un excellent roman que je recommande chaudement si vous aimez les univers complètement déjantés où tout peut arriver.


Un grand merci à Stéphane Heska et aux Editions  Seconde Chance pour ce délicieux moment de lecture.



Rural Noir - Benoît Minville




Ados, Romain, Vlad, Julie et Christophe étaient inséparables, ils foulaient leur cambrousse dans l'insouciance. Tout a changé cet été-là. Un drame, la fin de l'innocence. Après dix ans d'absence, Romain revient dans sa Nièvre désertée, chamboulée par la crise, et découvre les différents chemins empruntés par ses amis. Oscillant entre souvenirs de jeunesse tendres ou douloureux et plongée nerveuse dans une réalité sombre, Rural noir est la peinture d'une certaine campagne française. Un roman noir à la fois cruel et violent, mais aussi tendre et lumineux ; évoquant la culpabilité, l'amitié et la famille. Dans la tradition du country noir américain, territoires ruraux et laissés-pour-compte côtoient ceux dont on parle peu au milieu d'une nature «préservée» – ou en friche.

Editions Gallimard (Série noire)
256 pages 
Publié le  18 Février 2016
A propos de l'auteur : ici



Benoit Minville est un auteur que je ne connaissais pas du tout quand j'ai commencé à lire dans la blogosphère et sur Facebook des avis hyper élogieux sur son dernier roman Rural noir, il n'en fallait pas davantage pour que j’ai envie de découvrir ce livre. De plus l'auteur étant présent au salon du roman Policier de Neuilly Plaisance, l'occasion était toute trouvée pour me procurer le roman et le faire dédicacer.

Rural noir porte bien son nom, rural car il se passe dans la Nièvre qui n'est pas vraiment connue comme un département super urbanisé et noir car c'est un roman très sombre qui nous plonge dans les méandres d'une amitié d'adolescents qui subit bien des bouleversements.

Vlad le leader, Romain le narrateur, Chris son petit frère et Alice la seule fille de la bande, passent une adolescence insouciante et heureuse entre baignades, balades et découvertes sentimentales...A cette joyeuse bande d'amis viennent se greffer des éléments qui seront les moteurs du drame qui va se jouer cet été là, Cédric qui deviendra le complice de Vlad et Dalton à la fois le simplet et le SDF de cette zone rurale.
Dans cette Nièvre désertifiée ou chacun tente de survivre d'une façon plus ou moins légale, Romain réapparait après 10 années d'absence. Son retour ne va pas se faire dans la tranquillité loin de là...

Dans ce roman on trouve un hymne à l'amitié indéfectible mais aussi à la  survie des personnes qui végètent dans cette région oubliée et désertifiée.
Cette survie se traduit, comme dans bien des endroits de France par l'acceptation de tout et n'importe quoi pour subvenir à ses besoins, y compris le trafic de drogue.
Benoit Minville possède cette capacité à nous transporter complètement dans son histoire, à nous faire remémorer notre propre passé à travers les moments heureux vécus avec les amis adolescents quand seule l'insouciance guidait nos pas mais aussi à nous faire aimer ses personnages comme s'ils étaient des personnes qu'on pouvait connaitre et apprécier. On se prend vraiment à vivre avec les personnages du roman, à les suivre dans leurs découvertes, dans leurs espoirs, leurs colères et leurs déceptions.
Aucune complaisance mais beaucoup de tendresse pour ces personnages qui sont vrais. Le roman oscille entre présent et passé et permet de comprendre comment les choses ont pu s'envenimer à ce point.
L'écriture est complètement accrocheuse et donne de la densité et de la force à cette histoire.


Bon vous l'aurez compris j'ai adoré ce roman... alors foncez l'acheter pour le lire vous ne le regretterez pas...




L'Epouvanteur, tome 07 : Le Cauchemar de l'épouvanteur - Joseph Delaney




" Je rêvais de Lizzie l'Osseuse... Elle trônait dans une grande salle. Le Malin se tenait à côté d'elle, une main posée sur son épaule. Des prisonniers hurlant de terreur attendaient d'être décapités, et le sol était rouge de sang. " La guerre. qui faisait rage au sud du Comté, a maintenant gagné l'ensemble du pays. A leur retour de Grèce. Tom Ward et John Gregory découvrent que les soldats ont mis le feu à la maison de Chipenden, réduisant en cendres la précieuse bibliothèque. De plus, pendant leur absence, les sorcières de Pendle ont libéré Lizzie l'Osseuse, que l'Epouvanteur avait enfermée dans une fosse. Rester dans le Comté s'avère trop dangereux. En compagnie de la jeune Alice, et des trois chiens, Griffe, Sang et Os, Tom et son maître s'embarquent pour l'île de Mona, gouvernée par le cruel lord Barrule. Seulement, ils n'y sont pas les bienvenus...

Editions Bayard (Jeunesse)
Publié en 2011
 350 pages  
Traduit par Marie-Hélène Delval
A propos de l'auteur : ici


Et voici donc le tome 7 de la super saga de l'épouvanteur. A chaque nouveau tome je me dis que l'auteur nous emporte dans une dimension de plus en plus noire.

Dans ce tome, après la bataille contre l'Ordinn en Grèce, Tom, Alice et John Gregory reviennent dans le Comté et découvre que la guerre est passée par la aussi et que la maison de Chipenden a brulé avec toute la magnifique bibliothèque constituée par l'épouvanteur.

De plus les sorcières de Pendle ont réussi à libérer Lizzie l'osseuse la mère d'Alice que John Gregory retenait prisonnière.

Nos trois personnages quittent donc la maison et le Comté pour se rendre sur l'ile de Mona où ils vont se trouver confronter à de nouvelles terribles aventures et à un chamane particulièrement puissant.

Dans ce tome, l'action est toujours aussi omniprésente et le suspense toujours aussi bien mené jusqu'au bout du roman mais il s'y trouve un côté encore plus sombre et même une certaine tristesse quand on se rend compte que l'épouvanteur John Grégory est sur le déclin et qu'il a du mal à faire face à certaines situations.

De même la relation de Tom et Alice qui sont désormais liés par ce pacte de sang qui les protège du Malin prend un tournant plus stressant.

C'est un tome puissant, sombre et angoissant qui présage de moments encore plus douloureux à venir.


Il s'agit vraiment d'une saga dont on ne se lasse pas et dont on dévore chaque tome avec jubilation.


samedi 16 avril 2016

Le préféré - Valérie Nivet-Doumer





Tom a quatre ans lorsque ses parents reviennent du Brésil, le jour de Noël, avec un nouveau-né, Ben, qu’ils mettent sous le sapin en guise de cadeau pour lui. Au fil des ans, la préférence flagrante de sa mère pour Ben ne fera que s’accentuer. Tom a beau s’appliquer à devenir le fils modèle que ses parents pourraient enfin aimer, rien n’y fait ! L’irréparable survient quand, étudiant à Sciences Po, il tombe amoureux d’une jeune fille ; son frère s’en étant épris lui aussi, leur mère demande à Tom d’y renoncer. Cherchant à comprendre pour quelle raison elle le rejette, Tom part au Brésil avec pour seuls indices l’extrait de naissance de Ben et le nom de sa mère biologique, qu’il espère bien retrouver.

Editions Anne Carrière
Publié en 2015
375 pages
A propos de l'auteur : ici


S'il y a bien un roman que je n'avais aucune raison de lire si je n'avais pas participé aux 68 premiers livres de la rentrée 2015 sur lecteurs.com c'est bien celui-ci et ça aurait été vraiment dommage car il est tout simplement génial.

Tom a 4 ans quand pour Noël ses parents lui rapporte un petit frère qu'ils sont allés chercher au Brésil. Ben devient tout de suite le préféré de ses parents reléguant Tom loin de l'affection de sa mère qui n'a de cesse de lui montrer combien elle aime davantage son petit frère tandis que son père est totalement passif devant cette attitude destructrice.
Tom grandira dans l'attente d'un geste d'amour de sa mère, dans l'espoir de comprendre pour quelles raisons sa propre mère ne l'aime pas et préfère l'enfant qu'elle n'a pas porté mais rapporté d'un pays étranger.

C'est en quittant sa famille et en entreprenant une quête de vérité qu'il parviendra à reprendre possession de sa propre vie.
C'est un roman bouleversant, terriblement émouvant par le thème qu'il propose. J'ai été vraiment émue aux larmes en lisant la souffrance de Tom. On ressent au fond de ses tripes la douleur de cet enfant qui ne comprend pas, qui cherche à attraper en vain quelques miettes de tendresse, qui a la force de ne pas détester ce petit frère qui lui a volé l'amour de sa mère et en même temps on est content quand enfin il prend la décision de partir et de tout quitter pour se reconstruire ailleurs tout en cherchant la vérité sur cette préférence.

Le roman n'est pas exempt de petites maladresses et de petits lieux communs mais rien ne peut gâcher le plaisir et l'émotion qu'engendrent cette lecture. Pour un premier roman c'est une réussite totale.


Une auteure à suivre absolument.


Silo, tome 1 - Hugh Howey





Dans un futur post apocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres. 
Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo.
Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin.
Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.

Editions Le Livre de Poche (Science Fiction)
740 pages  
Traduit par Yoann Gentric et Laure Manceau -
Publié le 13 Janvier 2016
A propos de l'auteur : ici



Ce livre fait partie de la sélection du mois d'avril  pour le Prix du Livre de Poche 2016.

Dans un futur post apocalyptique, des survivants d'une catastrophe (on ne sait pas laquelle) vivent dans un silo de 144 étages. Chaque habitant a un rôle bien particulier à exercer dans la logistique de ce silo. Dans les étages les plus bas se trouvent ceux qui ont un rôle ouvrier- technique ou logistique tandis que dans les étages supérieurs se regroupent les dirigeants et les observateurs
Le jour où le shérif est envoyé à la mort à l'extérieur du silo pour avoir enfreint le règlement, c'est à Juliette une mécanicienne que revient ce poste. Cette nomination n'est pas du gout de certains et c'est vers un piège terrible que s'avance Juliette.

Ce roman dystopique est excellent car il met en place des situations et des personnages originaux, de plus il ménage le suspense car à la fin du tome 1 on ne sait pas grand-chose des raisons qui ont conduit à cette apocalypse, ni comment les gens en sont arrivés à vivre dans un silo.
Ce qui est intéressant en prime c'est la façon dont l'auteur nous montre combien quel que soit l'endroit et les catastrophes vécues, une hiérarchie est toujours présente et s'organise de la même façon: l'élite au sommet et le petit peuple dans les bas-fonds. On nous montre aussi combien il est facile de mentir ou de travestir des vérités pour ne montrer que ce que les gens veulent ou peuvent voir ou entendre.
Mais aussi que, comme dans toute civilisation, la conquête du pouvoir ou de territoires pousse l'être humain à s'attaquer aux autres pour régner et quelque fois la résistance s'organise pour ne pas plier devant ce déferlement de violence et cette quête du pouvoir absolu.
Juliette sera t'elle la clé d'une nouvelle insurrection dans le silo? Toute laisse à penser que oui.
C'est donc un roman d'une densité énorme qui nous plonge dans des complots, des prises de pouvoir, des alliances et des rebondissements. Même si quelques longueurs existent, elles ne plombent pas le récit et on poursuit notre lecture avec passion. Les personnages eux-mêmes sont passionnants, tant chez les "gentils" que chez les "méchants", ils sont parfaitement intégrés à l'histoire. Bien sûr j’en ai particulièrement aimé certains et j'ai hâte de les retrouver dans la suite de cette saga.

J'ai tellement aimé ce premier tome que j'ai commandé les suivants dans la foulée...


Merci aux Editions du Livre de Poche pour cette sélection.




Apaise le temps - Michel Quint




Une libraire, ça crée des dettes. D’argent parfois bien sûr, mais surtout de cœur. Lorsqu’Yvonne meurt, les souvenirs affluent pour Abdel, un jeune professeur de Roubaix. Il se revoit enfant entre les murailles de bouquins, prêt à avaler tout Balzac sans rien y comprendre. De là à accepter la succession, il y a un pas… que l’inconscient fait à l’aveuglette. Le voici bientôt en butte aux problématiques économiques du métier. Mais aussi aux dangereuses archives photographiques de son aînée. En fouillant les cartons, c’est tout un pan de la guerre d’Algérie qui renaît, entre partisans du FLN, harkis et OAS. En quoi ce passé concerne-t-il les habitués de la librairie ? Sans trop se garder de l’amour, Abdel mène l’enquête.
Généreux avec ses personnages comme avec le lecteur, Michel Quint nous offre un roman sur les racines d’une France multiculturelle, portée par la culture et l’entraide.

Editions Phebus
Publié en 2016
112 pages
A propos de l'auteur : ici



J'aime beaucoup les romans de Michel Quint et je n'ai donc pas hésité longtemps à postuler à ce Masse critique particulier de chez Babelio.
Les romans de cet auteur vous transportent toujours dans des univers tout simples mais tellement vrais. Ici nous sommes à Roubaix, une ville sinistrée ou les commerces ferment  les uns après les autres et où la vie n'est pas facile tous les jours. 
Abdel, jeune professeur va hériter d'une librairie à la mort de sa propriétaire Yvonne. Sur une impulsion il va accepter le legs et découvrir très rapidement que cette librairie croule sous les dettes et que les clients sont rares.
Cherchant par tous les moyens à sauver ce magasin qui lui rappelle tellement de souvenirs d'enfance, il va être aidé en cela par toute une panoplie de personnages, tous plus authentiques les uns que les autres.
Dans cette région sinistrée, la solidarité n'est pas seulement un vain mot c'est une réalité et ça fait chaud au cœur.
Quand Abdel va découvrir un trésor photographique dans les archives d'Yvonne, il ne se doute pas qu'il va mettre à jour des secrets inavouables bien enfouis. 
Dans ce roman court on est happé par l'intrigue mais aussi par la galerie de personnages, par l'histoire qui rejoint la grande Histoire avec un H majuscule, par les trahisons et les secrets et par toute la beauté de l'espérance dans l'humanité. C'est beau, c'est intelligent, c'est émouvant et tellement bien écrit qu'on est sous le charme du début à la fin de l'histoire.
Un excellent roman encore une fois, merci à l'auteur pour ces délicieux moments de lecture à chaque fois.


Merci aux Editions Phébus et à Babelio-Masse Critique.


vendredi 15 avril 2016

Demain, une oasis - Ayerdhal


  


Il était moitié médecin moitié technocrate, à Genève. Il avait un nom. Il n'en a plus : on le lui a retiré un soir, avec le reste de son existence. Une limousine devant, une derrière, un coup de freins, des portières qui claquent, un pistolet-mitrailleur, deux baffes bien assénées, une cagoule, des jours dans une cave sous perfusion et somnifères... Normal pour un kidnapping !

C'est au réveil que ça commence à clocher, quelque part dans un désert africain, à côté d'un vieillard gravement gangrené, quand un commando humanitaire lui confie la responsabilité médicale du village dans lequel il l'abandonne...

Editions Le livre de Poche
Publié en 2016
240 pages
A propos de l'auteur : ici


Découvrir la plume d'un auteur qu'on avait envie de lire depuis longtemps après sa mort et se dire que c'est vraiment dommage car j'aurais adoré le croiser lors d'un salon littéraire pour pouvoir lui dire combien son roman m'a touchée.
Roman d'anticipation ou pas, nous sommes à une époque pas forcement bien définie où les pays riches ont abandonné les pays les plus pauvres.
L'interne, comme il sera appelé après son enlèvement se retrouve en Afrique dans une zone miséreuse loin de tout. Ses ravisseurs l'abandonnent et lui laissent la responsabilité médicale du village. Utilisant les maigres ressources qui existent dans ce coin reculé, l'interne n'a de cesse, en dépit de tout, de vouloir s'enfuir. Un  jour il y parvient mais ce qu'il a vécu dans ce village va le poursuivre sans répit et les personnes qu'il y a côtoyées vont jouer un rôle majeur dans son destin.
Au-delà d'un roman sur des personnages ou une histoire, c'est toute la question du devenir des pays pauvres qui est posée. Comment après avoir utilisé  (volé) toutes leurs richesses, on les a abandonnés à leur sort ou on a continué à les exploiter sans vergogne. 
Comment tenter de revenir en arrière et prendre en compte toutes ces populations qui meurent de misère et de faim tandis que certains s'enrichissent sans cesse sur leurs dos?
Ce que j'ai aimé dans ce roman ce sont les personnages qui sont humains tout simplement. Ils ne sont ni bons, ni mauvais, ni ordinaires mais pas extraordinaires non plus et leur psychologie est très bien cernée par l'auteur.
Les prises de position également m'ont vraiment parlée et toutes les questions qui sont soulevées et qui restent malheureusement sans réponses m'ont touchée énormément.
Superbe écriture qui transcende l'histoire et qui nous emmène par des sentiments très diversifiés entre colère, bouleversement, rage, tristesse mais surtout beaucoup d'émotions bouleversantes car même s'il s'agit d'une fiction on ne peut que se projeter sur une réalité actuelle.
Pour conclure, un roman que j'ai vraiment beaucoup aimé car il est sans complaisance et pose des questions essentielles tout en restant une fiction qu'on lit avec un vrai plaisir.


Merci beaucoup aux Editions Le Livre de Poche pour ce roman magnifique.