vendredi 22 juin 2018

L'Ecran rouge -Tangui Perron




Jean Gabin, cheminot couvert de suie dans La Bête humaine, Simone Signoret et Jean Marais en tête d’un cortège de manifestants, Gérard Philipe et Jean-Paul Belmondo, leaders syndicaux, Jean Renoir, réalisateur d’une Marseillaise financée par une souscription de la CGT, René Clément magnifiant la Résistance dans La Bataille du rail… Durant ces années de Front populaire, de résistance au nazisme et de Libération, les classes populaires sont à la fois dans les salles et sur les bobines de films, des ouvriers tiennent les premiers rôles, les techniciens occupent les studios, les stars écrivent et distribuent des tracts. Tous descendent dans la rue pour défendre un cinéma français menacé par la déferlante hollywoodienne. L’Écran rouge raconte une histoire oubliée, à la fois artistique et militante, à laquelle le cinéma français, l’un des plus vivants au monde, doit beaucoup.

Editions De L'Atelier
240 pages
Publié le 17 Mai 2018
A propos de l'auteur :ici


A travers cet ouvrage reçu dans le cadre d'une Masse critique non fiction c'est tout un pan du cinéma français qui est décortiqué et qui nous emmène dans les pas de Gérard Philippe, Jean Renoir, Simone Signoret ou encore Jean Paul Belmondo mais aussi tant d'autres chevilles ouvrières indispensables dans l'industrie cinématographique pendant toutes les décennies décrites dans ce livre.

L'auteur remonte le temps, nous parlant des différentes luttes menées par la CGT essentiellement dans cet univers pas toujours aussi idyllique qu'il pourrait le sembler.
Entre les différentes périodes nous découvrons les portraits des hommes et des femmes qui ont porté complétement les œuvres telles que la bataille du rail, la bête humaine, la Marseillaise et tant d'autres.
Les batailles, les manifestations, et les luttes pour défendre le cinéma français et sa richesse tout est évoqué par l'auteur mais aussi les délations ou les trahisons de certains.

C'est une approche vraiment passionnante, sincère et vraie. A côté des acteurs, des monteurs, des metteurs en scène  etc…on y retrouve des hommes politiques, notamment communistes qui ont apporté énormément à toute l'évolution du cinéma français.
On n'oublie pas que c'est grâce à la CGT que le festival de Cannes a vu le jour.
On n'oublie pas non plus que certains films ont été financés par la même CGT ou par le parti Communiste.
C'est tout un pan de l'histoire du cinéma français que nous découvrons avec intérêt, passion et même stupéfaction souvent (je pense notamment que nous ne sommes surement pas aussi nombreux que cela à savoir que Jean Paul Belmondo fut un Secrétaire Général cégétiste)

La préface de Costa Gavras et la postface de Philippe Martinez contribuent à donner le ton de ce livre et rappellent que le cinéma français n'est pas mort grâce à tous ceux et celles qui se sont battus pour sa survie face au géant américain.

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