Dans la moiteur des
nuits orageuses de Pretoria, Ben Du Toit découvre un monde tout proche et
pourtant si loin de sa vie d'Afrikaner. Peu à peu, il ouvre des yeux incrédules
sur un système qu'il cautionne par ignorance et par lâcheté et qui entretient
une communauté, un peuple, dans le désespoir et la résignation. La naïveté de
Ben est telle qu'il croit encore à une justice où toute notion de couleur ou de
race serait abolie, mais dans les années quatre-vingt en Afrique du Sud,
l'espoir est un privilège de Blanc. Loin d'avoir voulu faire de son personnage
un héros acquis à une cause humanitaire, André Brink dépeint un homme révolté
qui se battra pour comprendre pourquoi les services de police peuvent en toute
impunité tuer des hommes parce qu'ils sont noirs. Dans le pays de l'apartheid,
les moyens pour préserver la sécurité d'État sont expéditifs, Ben l'apprendra à
ses dépens. L'ouvrage, interdit en Afrique du Sud dès sa publication, recèle
aujourd'hui toute la force d'un témoignage et demeure, malgré un contexte
politique heureusement pacifié, d'une bouleversante humanité. --Lénaïc Gravis
et Jocelyn Blériot
Edition
Le Livre de Poche
Publié
en 1980
405
pages
A
propos de l'auteur : ici
Un
grand livre et un grand auteur!
Nous
sommes en Afrique du Sud en plein apartheid, bien avant le prix Nobel de la
paix reçu par Mandela et De Clerk.
Ben du Toit est professeur
d'histoire, c'est un homme sans conviction, il mène une vie banale sans faire
de vagues.
La
mort du fils du jardinier du lycée où il enseigne puis l'emprisonnement et la
mort du père de ce jeune homme vont lui ouvrir les yeux et lui faire réaliser que le monde dans
lequel il vit est un monde où selon ta couleur de peau tu appartiens à une
catégorie ou à une autre.
Il
va découvrir que la justice dans son pays n'est qu'un mot galvaudé, qu'on meurt
de ne pas vouloir rentrer dans le rang.
Il
va dès lors se battre pour une vraie justice, mettant en péril sa propre vie.
Ce
témoignage est absolument magnifique, il est percutant et il touche vraiment au cœur.
Ben
du Toit choisit de ne pas se taire, de ne plus fermer les yeux, il se met en
danger et malgré tout ce qu'il endure il ne lâche jamais.
C'est
un roman d'une dureté terrible car il est vrai, ses personnages sont humains et
réels tellement l'auteur nous les présentent sous des jours différents. Aucune
complaisance, c'est la vie dans toute son horreur et dans son espoir.
Une
écriture forte qui emporte tout et qui nous conduit dans les pas de Ben du Toit
jusqu'au final.
Bien
sûr actuellement nous savons que l'apartheid a été aboli, que Mandela a été le
premier président noir d'Afrique du Sud et que les conditions d'existence des
populations noires se sont améliorées mais quand on lit ce roman on ne peut s'empêcher
de se demander comment l'apartheid a-t-il pu exister et comment est-il possible
qu'on puisse penser qu'un humain est inférieur à soi parce que la couleur de sa
peau est différente de la nôtre.
Un
roman qu'on ne peut que conseiller pour que ces horreurs ne se reproduisent
plus jamais. Comme pour le nazisme et le fascisme, c'est un devoir de mémoire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire