samedi 21 novembre 2015

Obia - Colin Niel




Le destin de trois jeunes hommes qui se retrouvent pris dans le double piège des cartels de la cocaïne et des revenants d'une guérilla perdue, au Surinam. 
En ranimant les souvenirs de la guerre civile qui provoqua à la fin des années 1980 le passage de milliers de réfugiés sur les rives françaises du Maroni, Colin Niel nous plonge dans une Guyane qui voudrait tout oublier des spectres de cet oppressant passé. Alors qu’au Suriname les gros bonnets de la drogue ont remplacé les Jungle Commando, le destin de trois jeunes hommes va se trouver pris dans le double piège des cartels de la cocaïne et des revenants d’une guérilla perdue.

Editions Du Rouergue (Noir)
Publié en 2015
 490 pages
A propos de l'auteur : ici


J'avais eu la chance, grâce à Babelio Masse critique, de pouvoir découvrir Ce qui reste en forêt ( mon avis) il y a quelques temps et c'est un roman que j'avais beaucoup apprécié, de ce fait j' été absolument enchantée d'avoir l'immense privilège de découvrir la suite grâce de nouveau au partenariat Babelio Masse critique
Nous retrouvons le capitaine André Anato aux prises avec le meurtre d'un jeune homme, une mule, retrouvé assassiné avec des sachets de drogue dans l'anus. Son meurtrier présumé a pris la fuite et toute la gendarmerie est à pied d'œuvre pour le retrouver.
D'un autre côté nous avons Vacaresse, ancien policier, devenu détective privé qui pour un contrat a pris en filature un homme que sa compagne soupçonne d'infidélité. Quel est le lien entre ces deux histoires, c'est un peu la question du roman si toutefois il y a un lien.
Nous retrouvons la Guyane en fond d'histoire mais si le dépaysement est garanti, l'accent est moins mis sur les conditions difficiles d'existence des habitants de ce pays mais davantage sur l'histoire et surtout celle partagée avec son voisin le Suriname. Comment ne pas penser à la situation actuelle quand on comprend que des milliers de personnes ont fui leur pays pour échapper à la guerre civile qui le dévastait. Comment ne pas faire le lien avec l'accueil fait à ses réfugiés qui, au départ, sont accueillis décemment et qui au fur et à mesure qu'il en vient de plus en plus se retrouvent parquer dans des camps déshumanisés au point qu'on les appelle "la jungle». C'est pour échapper à cette vie de misère sans espoir que ces jeunes gens deviennent des mules et transportent la drogue dans leur corps au péril de leur vie.
C'est un roman dense mais dont chaque mot, chaque phrase et chaque action à son importance, rien de trop, rien d'ennuyeux et tout nous emporte et nous passionne.
J'ai vraiment apprécié cette lecture, tant par l'intrigue que par l'écriture qui est vraiment agréable.
L'auteur nous embarque vraiment dans son histoire et si pendant longtemps on se demande où il veut nous emmener, on le suit sans problème et quand tout est expliqué, quand enfin on comprend ce qu'il s'est passé, on est bluffé car on ne s'y attendait pas du tout. C'est une intrigue vraiment bien construite, qu'il faut se mériter car, comme je l'ai dit le texte est dense et il y a quand même 490 pages à lire, mais au final j'ai été complètement conquise de nouveau par le capitaine Anato et ses histoires.
J'ai apprécié également que, contrairement à Ce qui reste ne forêt, nous ayons la traduction immédiate des termes créoles, c’était beaucoup plus fluide au niveau de la lecture.
La couverture est également très belle et très émouvante, ses ailes sont l'expression d'une liberté chèrement gagnée


Un immense merci à Babelio Masse Critique et aux Editions du Rouergue pour cette excellente lecture.



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