Le destin de trois
jeunes hommes qui se retrouvent pris dans le double piège des cartels de la
cocaïne et des revenants d'une guérilla perdue, au Surinam.
En ranimant les souvenirs de la guerre civile qui provoqua à
la fin des années 1980 le passage de milliers de réfugiés sur les rives
françaises du Maroni, Colin Niel nous plonge dans une Guyane qui voudrait tout
oublier des spectres de cet oppressant passé. Alors qu’au Suriname les gros
bonnets de la drogue ont remplacé les Jungle Commando, le destin de trois
jeunes hommes va se trouver pris dans le double piège des cartels de la cocaïne
et des revenants d’une guérilla perdue.
Editions
Du Rouergue (Noir)
Publié
en 2015
490
pages
A
propos de l'auteur : ici
J'avais
eu la chance, grâce à Babelio Masse critique, de pouvoir découvrir Ce qui reste
en forêt ( mon avis) il y a quelques temps et c'est un roman que
j'avais beaucoup apprécié, de ce fait j' été absolument enchantée d'avoir
l'immense privilège de découvrir la suite grâce de nouveau au partenariat
Babelio Masse critique
Nous
retrouvons le capitaine André Anato aux prises avec le meurtre d'un jeune
homme, une mule, retrouvé assassiné avec des sachets de drogue dans l'anus. Son
meurtrier présumé a pris la fuite et toute la gendarmerie est à pied d'œuvre
pour le retrouver.
D'un
autre côté nous avons Vacaresse, ancien policier, devenu détective privé qui
pour un contrat a pris en filature un homme que sa compagne soupçonne
d'infidélité. Quel est le lien entre ces deux histoires, c'est un peu la question
du roman si toutefois il y a un lien.
Nous
retrouvons la Guyane en fond d'histoire mais si le dépaysement est garanti,
l'accent est moins mis sur les conditions difficiles d'existence des habitants
de ce pays mais davantage sur l'histoire et surtout celle partagée avec son
voisin le Suriname. Comment ne pas penser à la situation actuelle quand on comprend
que des milliers de personnes ont fui leur pays pour échapper à la guerre
civile qui le dévastait. Comment ne pas faire le lien avec l'accueil fait à ses
réfugiés qui, au départ, sont accueillis décemment et qui au fur et à mesure
qu'il en vient de plus en plus se retrouvent parquer dans des camps
déshumanisés au point qu'on les appelle "la jungle». C'est pour échapper à
cette vie de misère sans espoir que ces jeunes gens deviennent des mules et
transportent la drogue dans leur corps au péril de leur vie.
C'est
un roman dense mais dont chaque mot, chaque phrase et chaque action à son
importance, rien de trop, rien d'ennuyeux et tout nous emporte et nous
passionne.
J'ai
vraiment apprécié cette lecture, tant par l'intrigue que par l'écriture qui est
vraiment agréable.
L'auteur
nous embarque vraiment dans son histoire et si pendant longtemps on se demande
où il veut nous emmener, on le suit sans problème et quand tout est expliqué,
quand enfin on comprend ce qu'il s'est passé, on est bluffé car on ne s'y attendait
pas du tout. C'est une intrigue vraiment bien construite, qu'il faut se mériter
car, comme je l'ai dit le texte est dense et il y a quand même 490 pages à
lire, mais au final j'ai été complètement conquise de nouveau par le capitaine
Anato et ses histoires.
J'ai
apprécié également que, contrairement à Ce qui reste ne forêt, nous ayons la
traduction immédiate des termes créoles, c’était beaucoup plus fluide au niveau
de la lecture.
La couverture est également très belle et très émouvante, ses ailes sont l'expression d'une liberté chèrement gagnée
Un
immense merci à Babelio Masse Critique et aux Editions du Rouergue pour cette
excellente lecture.
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