La chair est triste hélas - Ovidie

 « J’ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m’étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n’avais pas joui. À tous ces coïts où j’avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d’épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l’argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d’être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu’on regarde avec pitié. Un jour, j’ai arrêté le sexe avec les hommes. »

Autrice et documentariste spécialiste de l’intime et du rapport au corps, Ovidie retrace ici la trajectoire qui l’a conduite à quatre années de grève du sexe.

Editions Julliard

Format : Epub

160 pages 

Publié le 16 mars 2023 

A propos de l'auteure : ici

Un roman court mais extrêmement fort dans lequel, sous forme autobiographique, Ovidie nous parle de son parcours, tant dans le milieu du sexe que de sa reconversion en auteure et documentaliste.

C'est un texte qui ne laisse pas indiffèrent, tant il prend aux tripes mais en même temps avec lequel on peut ne pas être parfaitement d'accord tant il peut sembler caricatural par certaines situations ou affirmations d'Ovidie.

Dans ce roman, Ovidie évoque le rapport homme/femme dans le couple hétérosexuel et le paternalisme imposé dans ces relations.

Ce qu'elle à vécu, subi, a entrainé sa haine des hommes et son refus d'avoir désormais des relations sexuelles avec le genre masculin.

Son vécu est très dur à lire, il fait froid dans le dos et on ne peut que comprendre son rejet des hommes, même si elle même dit, par ailleurs, qu'il existe quelques rares exceptions.

C'est un texte remarquable et nécessaire car au delà du côté "haineux" elle évoque bien des sujets sensibles et malheureusement bien réalistes.

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