1943… 1993 À cinquante ans d’intervalle, deux trains quittent Marseille et font route vers le nord. 1993. Un train bleu, bouillonnant de cris, de rires et de chants, emmène un millier de supporters marseillais vers Munich où leur club sera sacré champion d’Europe. 1943. Un long train noir, pétrifié par la torpeur et l’angoisse, achemine plus de mille six cents habitants des vieux quartiers de Marseille au camp de Compiègne. Puis pour la plupart, ce sera ensuite Drancy et le camp d’extermination de Sobibor. 1943 Bert, Miche et Jo font partie du sinistre convoi et l’ombre du long train noir va les hanter toute leur vie. 1993 Bert, Miche et Jo sont à nouveau du voyage, mais le foot semble aujourd’hui assez loin de leurs préoccupations… Et ces trois P38 planqués dans le wagon font-ils vraiment partie de la panoplie du parfait supporter de l’OM ? Que cherchent-ils ? Derrière le mystère de ces trois honorables papys, surgissent les ombres du passé et une terrible interrogation qui plane sur les raisons de la destruction des vieux quartiers en 1943. Nettoyage des bas-fonds autour du Vieux-Port ou juteuse opération immobilière, l’histoire officielle a parfois bon dos !
Editions Jigal (Polar)
Publié en 2010
247 pages
A propos de l'auteur : ici
Maurice Gouiran, un auteur que je voulais lire depuis longtemps, d'autant plus qu'un de ses romans attend sagement dans ma PAL depuis que je l'ai gagné lors d'un concours(honte à moi)...
En vacances à Cassis, prés de Marseille, j'ai découvert dans la bibliothèque de mon beau pére toute une collection de romans de l'auteur et après avoir regardé un peu toutes les 4 éme de couverture j'ai jeté mon dévolu sur celui ci qui semble mêler histoire et intrigue policière (et c'est quelque chose que j'affectionne particulièrement).
En effet en 1993 l'OM est finaliste de la Coupe des champions et va jouer la finale face au Milan AC à Munich. Des trains sont affrétés de Marseille pour emmener les supporter voir le match. Dans ce train, le train bleu (c'est indiqué sur le billet) Robert, Michel et Georges, trois personnes d'un age certain se rendent à Munich pour assister au match mais pas seulement.. ils vont assassiner le nazi responsable de leurs déportations et de la disparition de leurs familles. En effet en 1943.. ces trois hommes ont déjà pris un train similaire... le train noir qui les conduisit d'abord dans le camp des Milles pour être ensuite envoyés dans les camps de concentration.
Maurice Gouiran mêle donc cette intrigue policière à l'histoire la plus noire, celle des déportations, des délations et de la collaboration. A ceci il rajoute toute une étude sur les destructions effectuées sur les immeubles vétustes du Vieux Port sous le couvert de se débarrasser de la racaille.. mais n'était ce pas seulement un prétexte pour pouvoir se livrer à la plus dégoûtante des spéculations. Tout ceci s’enchevêtre dans le roman, des pans entiers de l'histoire de la deuxième guerre mondiale sont soulevés, mais en même temps il y a de l'humour,des expressions marseillaises dont je raffole et un déroulement de l'histoire qui nous embarque vraiment (j'ai bien ri au "Fangulo" mais en même temps au vu de comment les mots sont estropiés dans le sud,plus rien ne me surprend (un spectacle pyrotechnique est devenu une péritonite dans la bouche de la grand mère de mon mari...).
C'est un roman vivant, qui se lit en un rien de temps tellement l'écriture est fluide et vivante, le sujet est original, la fin l'est encore davantage et vaut la lecture du roman à elle seule (mais je ne dirai rien dessus bien sur...)
Une super découverte pour ma part qui se poursuivra sans aucun doute car en prime entre le roman que je possède et ceux qui sont à Cassis j'ai de quoi lire pour un bon moment.
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