Madame Bâ - Erik Orsenna

Madame Bâ Marguerite est née le 10 août 1947 au Mali, sur les bords du fleuve Sénégal. Fille de forgeron, Madame Bâ aime la connaissance. Pour retrouver son petit-fils préféré qui a disparu en France, elle présente une demande de visa. On la lui refuse. Alors elle s'adresse au Président de la République Française. Nom, prénoms, lieu de naissance ? Elle raconte l'enfance émerveillée au bord du fleuve, l'amour d'un père, l'apprentissage des oiseaux... sa passion somptueuse et douloureuse pour un trop beau mari peul. Madame Bâ raconte l'Afrique d’aujourd’hui, ses violences, ses rêves cassés, ses mafias. Mais aussi ses richesses éternelles de solidarité, ce formidable tissage entre les êtres. Le portrait d'une femme africaine qui doit lutter pour sa dignité et sa liberté.

Editions Le Livre de Poche

Publié en 2005

507 pages

A propos de l'auteur : ici

Après avoir découvert Mali ô Mali qui est la suite de ce roman je me suis laissée emportée par l'histoire et le plaisir de  retrouver madame Ba .

Marguerite Ba a demandé un visa pour se rendre en France rechercher son petit-fils emporté par l'appel des sirènes du football lui promettant une carrière de champion, hélas c'était sans compter avec les éventuelles blessures et le fait qu'il y a beaucoup d'appelés et très peu d'élus.

Ce visa lui est donc refusé et elle doit refaire une demande, tout ceci est prétexte à une évocation majestueuse de la vie au Mali, de l'enfance de Marguerite, de ses relations avec son père, sa famille, de sa passion pour son si beau mari Peul et surtout de la vie des femmes dans ce pays ou la misère est reine et les naissances si nombreuses.

Une écriture magnifique, qui sublime l'histoire et rend le récit à la fois prenant, douloureux, drôle par instants mais surtout émouvant ou révoltant.

Madame Ba, un personnage hors du commun, au caractère bien trempé qui donne une vision étonnante et tellement moderne de la femme africaine.

La misère est bien là et sans complaisance, ni voyeurisme nous découvrons comment les maliens survivent tant bien que mal (et plutôt mal que bien) dans ce pays dévoré par la corruption et par la débrouillardise, le tout sous un soleil de plomb.

Bon je dois avouer quand même que j'ai trouvé quelques longueurs à certains endroits mais la beauté de l'écriture et de l'histoire n'en sont pas du tout ternies par ces petits passages qui auraient surement gagnés à être raccourcis pour accrocher encore davantage les lecteurs.

Je vais vraiment continuer à découvrir l'auteur car je suis vraiment sous le charme de son écriture.