Sardes depuis le
Paléolithique supérieur, les Sevilla-Mendoza ignorent la normalité. Un père
entiché de voyages lointains, une mère perdue devant la vie, une tante plongée
dans des amours sans lendemain, un frère sourd à tout sauf à son piano. Celle
qui décrit l'étrange et attachante ambiance familiale, avec une impassible
candeur, est une adolescente engluée dans une liaison inavouable... Une liaison
qu'elle cache à sa famille, où pourtant on parle d'amour et de sexe sans
inhibitions. On y parle aussi de Dieu, dont on n'arrive pas à décider s'il
existe ou pas. Plutôt qu'à lui, autant s'en remettre à la superstition pour
affronter les dangers de l'existence. Celle-ci se déroule comme si on était
dans la gueule d'un requin. Un requin qui vous enserre entre ses dents et vous
empêche de vivre. On essaye d'en sortir quand il dort..
Editions Liana Lévi
Publié en 2010
160 pages
A propos de l'auteur : ici
Avant la sortie de son dernier roman, celui-ci était le seul que
je n'avais pas encore lu de Milena Agus et du coup j'ai profité de sa présence
au salon du livre de Paris pour le prendre et le faire dédicacer par l'auteure.
Nous sommes en Sardaigne, bien sûr avec la famille Sevilla-Mendoza
sarde depuis le paléolithique d'après eux.
Dans cette famille, et comme toujours avec l'auteure, les
personnages sont "déjantés" non pas dans le sens de complètement fous
mais ils sont tous déphasés. De la mère plutôt perdue dans sa vie, à la tante
qui se donne complètement à chaque nouvel amour jusqu'à la rupture qui ne
manque pas d'arriver, en passant par le frère musicien émérite mais autiste qui
ne recherche aucun contact avec l'extérieur, sans parler du père qui ne songe
qu'à fuir vers des destinations lointaines et même la narratrice qui a une
image d'elle-même tellement dégradée qu'elle s'enlise dans une relation sadomasochiste
avec un homme marié qui ne la traite qu'en jouet sexuel, l’humilie et la
brutalise.
C'est dans cette atmosphère lourde, dure et sans concessions que
l'auteure nous emporte avec ses personnages.
Les chapitre très courts rythment ce récit qui voient défiler,
partir, revenir certains personnages qui tous apportent leur pierre à l'édifice
pour consolider les assises familiales ou au contraire les détruire encore
davantage.
Dans toute cette noirceur, une jolie histoire d'amour impossible
nous offre un léger répit qu'on espérait.
Avec Milena Agus il ne faut pas s'attendre à des histoires à l'eau
de rose, celle-ci n'en est pas une c'est certain. On aime ou pas son écriture
et ses personnages, moi personnellement j'aime vraiment et pour l'instant aucun
de ses romans ne m'a déplu... espérons que cela continuera avec Prends garde le
roman qu'elle a écrit à 4 mains avec Luciana Castellini.
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