mercredi 13 mai 2015

Quand le requin dort - Milena Agus



Sardes depuis le Paléolithique supérieur, les Sevilla-Mendoza ignorent la normalité. Un père entiché de voyages lointains, une mère perdue devant la vie, une tante plongée dans des amours sans lendemain, un frère sourd à tout sauf à son piano. Celle qui décrit l'étrange et attachante ambiance familiale, avec une impassible candeur, est une adolescente engluée dans une liaison inavouable... Une liaison qu'elle cache à sa famille, où pourtant on parle d'amour et de sexe sans inhibitions. On y parle aussi de Dieu, dont on n'arrive pas à décider s'il existe ou pas. Plutôt qu'à lui, autant s'en remettre à la superstition pour affronter les dangers de l'existence. Celle-ci se déroule comme si on était dans la gueule d'un requin. Un requin qui vous enserre entre ses dents et vous empêche de vivre. On essaye d'en sortir quand il dort..


Editions Liana Lévi
Publié en 2010
160 pages
A propos de l'auteur : ici


Avant la sortie de son dernier roman, celui-ci était le seul que je n'avais pas encore lu de Milena Agus et du coup j'ai profité de sa présence au salon du livre de Paris pour le prendre et le faire dédicacer par l'auteure.

Nous sommes en Sardaigne, bien sûr avec la famille Sevilla-Mendoza sarde depuis le paléolithique d'après eux.
Dans cette famille, et comme toujours avec l'auteure, les personnages sont "déjantés" non pas dans le sens de complètement fous mais ils sont tous déphasés. De la mère plutôt perdue dans sa vie, à la tante qui se donne complètement à chaque nouvel amour jusqu'à la rupture qui ne manque pas d'arriver, en passant par le frère musicien émérite mais autiste qui ne recherche aucun contact avec l'extérieur, sans parler du père qui ne songe qu'à fuir vers des destinations lointaines et même la narratrice qui a une image d'elle-même tellement dégradée qu'elle s'enlise dans une relation sadomasochiste avec un homme marié qui ne la traite qu'en jouet sexuel, l’humilie et la brutalise.
C'est dans cette atmosphère lourde, dure et sans concessions que l'auteure nous emporte avec ses personnages.
Les chapitre très courts rythment ce récit qui voient défiler, partir, revenir certains personnages qui tous apportent leur pierre à l'édifice pour consolider les assises familiales ou au contraire les détruire encore davantage.
Dans toute cette noirceur, une jolie histoire d'amour impossible nous offre un léger répit qu'on espérait.
Avec Milena Agus il ne faut pas s'attendre à des histoires à l'eau de rose, celle-ci n'en est pas une c'est certain. On aime ou pas son écriture et ses personnages, moi personnellement j'aime vraiment et pour l'instant aucun de ses romans ne m'a déplu... espérons que cela continuera avec Prends garde le roman qu'elle a écrit à 4 mains avec Luciana Castellini.


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