vendredi 25 mars 2016

Camille, mon envolée - Sophie Daull



Dans les semaines qui ont suivi la mort de sa fille Camille, 16 ans, emportée une veille de Noël après quatre jours d’une fièvre sidérante, Sophie Daull a commencé à écrire.
Écrire pour ne pas oublier Camille, son regard « franc, droit, lumineux », les moments de complicité, les engueulades, les fous rires ; l’après, le vide, l’organisation des adieux, les ados qu’il faut consoler, les autres dont les gestes apaisent… Écrire pour rester debout, pour vivre quelques heures chaque jour en compagnie de l’enfant disparue, pour endiguer le raz de marée des pensées menaçantes.
Loin d’être l’épanchement d’une mère endeuillée ou un mausolée – puisque l’humour n’y perd pas ses droits –, ce texte est le roman d’une résistance à l’insupportable, où l’agencement des mots tient lieu de programme de survie : « la fabrication d’un belvédère d’où Camille et moi pouvons encore, radieuses, contempler le monde ».

« Dans les jours d’après, nous distribuerons tes soixante-dix-sept peluches, une par une ou deux par deux, à des fossés dans les campagnes, à des clairières, à des rochers. C’est joli, ces ours, ces lapins, ces petits chats abandonnés sur les tapis de mousse, prenant la pluie sous les marguerites. »

Editions Philippe Rey
192 pages 
Publié le  20 Août 2015
 A propos de l'auteur : ici


Un roman que je ne chroniquerai pas vraiment car il remue trop de choses en moi. 

J'aurais aimé avoir ce talent magnifique d'écrire pour libérer cette douleur insoutenable, je ne l'ai  pas malheureusement mais j'aime que d'autres puissent le faire et faire ainsi partager leur cheminement, leurs doutes et leurs espoirs.

Sophie Daull a vécu le drame le plus inhumain qu'il puisse exister, celui de perdre sa fille et elle a choisi de mettre des mots tendres, durs, douloureux mais aussi drôles sur cette souffrance intolérable. C'est un roman magnifique qui ne peut que parler à tous.


Juste une petite citation dans laquelle je me retrouve totalement."

Une autre chose : nous n’avons pas de nom.
Nous ne sommes ni veufs, ni orphelins. Il n'existe pas de mot pour désigner celui ou celle qui a perdu son enfant. Je viens de faire un tour sur Internet : pas d'occurrence dans le dictionnaire, ailleurs on propose des suggestions toutes aussi farfelues les unes que les autres...

Un papa répond sur un forum : " Si, j'ai un nom : je suis un mort vivant."



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire