Sachant qu'il ne lui
reste plus que quelques heures à vivre, le colonel Kadhafi raconte son enfance
perturbée, ses premières amours, ses emportements et ses crimes, sans éprouver
de culpabilité. Le narcissisme, l'exubérance, la folie, la cruauté mais aussi
la grande fragilité et les angoisses du dictateur libyen se dessinent à travers
les mots que le romancier lui prête.
Editions
Julliard
216
pages
Publié
le 20 Août 2015
A
propos de l'auteur : ici
Bon
je n'ai pas besoin de rappeler combien je suis fan de cet auteur, je pense que
les personnes qui me suivent le savent déjà
Dans
ce roman Yasmina Khadra s'attaque quelque chose de difficile, se mettre dans la
tête et les habits d'une autre personne et ici, en l'occurrence pas n'importe
qui, il s'agit ni plus ni moins de Mouammar Kadhafi, le chef tellement
controversé de la Libye.
Il
nous raconte la dernière nuit du dictateur avant son interpellation et son exécution.
Kadhafi
parle de son enfance, de ses blessures, de ses ambitions et de la façon dont il
est parvenu tout au sommet de l’état, lui qui n'était pas né dans un milieu favorisé.
Il évoque les sacrifices et les renoncements qu'il a faits mais aussi sa propre
violence et sa barbarie, sans donner le moindre sentiment de regretter quoi que
ce soit.
Cette
dernière nuit lui permet de mettre à nu son âme, ses angoisses et de tenter de
faire comprendre ce qui a motivé cette prise de pouvoir et les positions qu'il
a adopté ensuite avec cette terreur mais aussi les progrès qu'il a apporté à ce
pays.
Yasmina
Khadra réussit plusieurs exploits dans ce roman, celui de ne pas prendre parti,
celui de nous relater sans concession la vie d'un dictateur mais surtout celui
de parvenir à nous donner vraiment l'impression que c'est Kadhafi lui-même qui
s'exprime.
En
lisant ce roman j'avais devant les yeux le visage de Mouammar Kadhafi, je le
voyais vraiment mis en situation, superposant les images que nous avons vu à
celles que l'auteur nous relatait; c'est un expérience que je n'avais encore
jamais vécue en lisant un roman.
Servi
par cette écriture tellement magnifique et prenante, ce roman nous prend aux
tripes, sans excuser le moins du monde les crimes de Kadhafi, on se retrouve en
présence d'un homme meurtri qui a utilisé ses faiblesses et sa fragilité pour
des actions répréhensibles mais pas incompréhensibles.
Encore
un coup de cœur pour cet auteur que je ne me lasse pas d’aimer et d'admirer.
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