dimanche 30 septembre 2012

Peste & Choléra - Patrick Deville





Quand Louis Pasteur expérimente avec succès le vaccin contre la rage, il ouvre de nouvelles et formidables perspectives à la biologie et à la médecine. Il chargera plus tard ses élèves ou disciples de prolonger ses recherches à travers le monde. Les jeunes pasteuriens partent pour de longs périples. Parmi eux, Alexandre Yersin, d’origine suisse (il est né à Morges en 1863), naturalisé Français pour les besoins de la science, qui se forme sur le tas et part très vite en Indochine, où il passera le plus clair de sa vie, loin des brouhahas parisiens et des fracas guerriers. 
Il multiplie là-bas les observations épidémiologiques mais aussi bien géographiques, astronomiques ou météorologiques. C’est que ces jeunes gens sont curieux de tout, Yersin en particulier. Ami du politicien Doumer, Yersin se trouve à l’origine de la ville de Dalat, dans l’actuel Vietnam, puis il s’installe à Nha Trang pour y mener passionnément ses multiples activités de chercheur. Elevage bovin, culture de l’hévéa, des orchidées, de la quinine : il pourrait faire fortune mais tout va au financement des recherches et de l’Institut Pasteur créé entre-temps. 
La science l’absorbe, il n’aura ni femme ni enfant. Parfois il revient en Europe, mais c’est le plus souvent de loin, à la radio ou par les journaux, qu’il reçoit l’écho des conflits mondiaux et de leurs atrocités. Il meurt en 1943, conscient mais pas tout à fait amer que son nom n’aura pas la même gloire posthume que son maître, Louis Pasteur, et demeurera essentiellement attaché à la découverte du bacille de la peste à Hong-Kong en 1894. C’est cette formidable aventure scientifique et humaine que raconte Deville en croisant les périodes et les personnages autour de la figure de Yersin.


Editions Seuil (Fiction & Cie)
Publié en 2012 
 219 pages
A propos de l'auteur : ici


En général je ne me précipite pas sur les romans de la rentrée littéraire de septembre sauf, comme dans ce cas ci, si l'auteur fait partie de mes grands chouchous ou si le thème du roman m'attire énormément.
Et effectivement j'ai eu très envie de lire ce roman dés que j'ai lu la quatrième de couverture, nous relater le parcours et la vie du découvreur du bacille de la peste ne pouvait que me sembler intéressant.
En effet, lors de mes études de laboratoire j'avais adoré découvrir la Yersinia Pestis, le nom sonnait bien et me plaisait particulièrement.
De plus dans mon enfance j'habitais dans le quartier des "docteurs et scientifiques" et j'y côtoyais les rues des docteurs Roux, Calmette, Laennec, Curie, en retrouver certains dans ce roman m'a donné l'impression de côtoyer des anciens camarades perdus de vue depuis longtemps mais qu'on prend plaisir à rencontrer de nouveau.
Bon, après ces digressions, revenons au roman...
Nous raconter le parcours d'Alexandre Yersin, homme de génie que la science et ses pairs ont oublié est un sacré défi, nous passionner en lisant son histoire une grande victoire.
En effet ce roman se déguste comme une vraie friandise, on y côtoie les célébrités scientifiques de l'époque, on y suit les pérégrinations d'un homme qui préféré laisser les ors de la célébrité et du confort de l'institut Pasteur pour partir vivre son rêve en Indochine.
Le récit parfaitement maîtrisé nous laisse découvrir un scientifique hors du commun qui vivra en marge de l'histoire et de sa violence, qui aura permis une véritable avancée dans la connaissance de la microbiologie et qui aura découvert la toxine diphtérique et le bacille de la peste. Une personnalité attachante et qui n'aura de cesse de réaliser son rêve et presque sa société idéale alors que la célébrité et la richesse était à portée de ses mains.
J'aurai volontiers fait de ce roman un nouveau coup de coeur car l'auteur nous embarque complètement dans son livre par son écriture fluide et vivante mais j'ai juste eu un peu de mal avec le découpage et l'agencement du récit, avec ses chapitres qui chronologiquement passent d'une époque à une autre pour revenir de façon aléatoire ensuite à un moment présent ou passé.
Pour conclure, un roman superbe qui mérite amplement son prix des lecteurs FNAC 2012.




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