«Je m'appelle Saad Saad, ce qui signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste.»
Saad veut quitter Bagdad, son chaos, pour gagner l'Europe, la liberté, un avenir.
Mais comment franchir les frontières sans un dinar en poche ? Comment, tel Ulysse, affronter les tempêtes, survivre aux naufrages, échapper aux trafiquants d'opium, ignorer le chant des sirènes devenues rockeuses, se soustraire à la cruauté d'un geôlier cyclopéen ou s'arracher aux enchantements amoureux d'une Calypso sicilienne ?
Tour à tour violent, bouffon, tragique, le voyage sans retour de Saad commence. D'aventures en tribulations, rythmé par les conversations avec un père tendre et inoubliable, ce roman narre l'exode d'un de ces millions d'hommes qui, aujourd'hui, cherchent une place sur la terre : un clandestin.
Conteur captivant, témoin fraternel, Eric-Emmanuel Schmitt livre une épopée picaresque de notre temps et interroge la condition humaine. Les frontières sont-elles le bastion de nos identités ou le dernier rempart de nos illusions ?
Editions Albin Michel
Publié en 2008
309 pages
Je poursuis donc ma découverte de l'oeuvre d'Eric Emmanuel Schmitt avec ce roman que je ne peux que qualifier de très fort, tant par le sujet que par l'écriture.
Saad est un jeune homme qui vit à Bagdad et qui après la mort de son grand amour Leila dans un attentat et celle de son père tué par les américains décide de quitter l'Irak pour tenter sa chance en Europe avec comme but arriver en Angleterre. Nous suivons donc l'existence de Saad d'abord à Bagdad puis lors de son périple pour tenter de quitter ce pays dans lequel il ne se voit plus d"avenir.
Ce roman nous parle d' énormément de choses, la vie dans un pays où la liberté n'existe pas, la douleur de la perte d'êtres chers tués tant par leurs concitoyens que par les soi disant "libérateurs", la corruption et la violence, le déracinement,l'espoir d'une vie meilleure ailleurs, l'amitié et l'amour.
A travers l’histoire de Saad , on découvre la dure réalité des clandestins, les risques pris pour fuir un pays où même l'espoir est mort, l'horreur du parcours pour retrouver une existence et une identité. Nous découvrons également que vouloir être réfugié politique d'un pays "libéré" de son dictateur est une chose impossible, car même si la chute de Saddam Hussein a changé la donne , le pays lui même n'est pas devenu libre et riche du jour au lendemain, les choses sont toujours aussi terribles mais aux yeux des occidentaux, il n'y a plus de problèmes donc plus de besoin de fuir , c'est une réalité difficile à imaginer.
Heureusement à travers cette histoire sombre et tellement dure, liée à la clandestinité, des pointes d'humour apparaissent , surtout au travers des dialogues entre Saad et son père défunt, j'ai beaucoup aimé ces apartés.
Une autre chose que j'ai beaucoup aimé ce sont toutes les références à la mythologie grecque et essentiellement au voyage d'Ulysse pour revenir vers Ythaque.
Quand à l'écriture, inutile de dire qu'elle est toujours aussi magique, c'est un vrai bonheur de lecture.
Seul petit bémol, j'ai trouvé un certain parti pris au départ du roman dans la partie Bagdad qui m'a un peu gênée et agacée mais c'est une goutte d'eau dans l’océan du plaisir de lecture de ce livre, mais c'est ce qui ne me permet pas de lui conférer le titre de "coup de cœur".
Pour conclure: un superbe roman qui prend aux tripes et qu'on a du mal a lâcher une fois entamé.
Pour conclure: un superbe roman qui prend aux tripes et qu'on a du mal a lâcher une fois entamé.
peut tu repondre a quelque questions de ma part concernant le livre ?
RépondreSupprimerMerci
Désolée pour le retard de réponse (notification commentaire HS visiblement :-(), oui bien sur je veux bien tenter de répondre à tes questions, dans le profil tu as une adresse mail où tu peux envoyer tes questions si c'est pas trop tard.
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