mercredi 30 septembre 2015

La maladroite - Alexandre Seurat



Tout commence par un avis de recherche, diffusé à la suite de la disparition d'une enfant de 8 ans. La photo est un choc pour une institutrice qui a bien connu cette gamine. Pour elle, pas de doute : cette Diana n'a pas été enlevée, elle est déjà morte, et ses parents sont coupables. Remontant le temps, le roman égrène les témoignages de ceux l'ayant côtoyée, enseignants, grand-mère et tante, médecins, assistants sociaux, gendarmes...
Témoins impuissants de la descente aux enfers d'une enfant martyrisée par ses parents qui, malgré les incitations à parler de plusieurs adultes, refusera de les dénoncer. Ce roman est inspiré par un fait divers récent largement médiatisé car, en dépit de plusieurs signalements, l'enfant n'avait jamais bénéficié de protection. Loin de tout sensationnalisme, l'auteur rend sa dimension tragique à ce drame de la maltraitance.

Editions du Rouergue
Publié en 2015
 Format : ePub
112 pages
A propos de l'auteur : ici


Si je n'avais pas lu des avis très positifs sur ce roman je ne pense pas que je me serais penchée dessus. En effet une histoire parlant de maltraitance enfantine c'est pas vraiment un de mes sujets de prédilection.
C'est donc l'histoire de Diana que vont nous raconter ses proches, les personnes qu'elle a côtoyé durant sa courte vie.
Ce roman choral nous emporte vraiment dans un univers fait de violence, de mensonges, d'excuses, d'envie d'aider cette enfant mais aussi de cette faculté qu'a l'humain a ne voir que ce qu'il a envie de voir.
Tout commence par un avis de recherche sur la disparition d'une petite fille de 8 ans. L'ancienne institutrice de Diana reconnait l'enfant et comprend que la petite fille n'a pas disparu mais qu'elle est morte.
Morte de maltraitance par ses parents.
De témoignages et témoignages on remonte la vie de cette enfant, sa naissance sous X, sa maman qui la reprend avant le délai légal; sa descente aux enfers et surtout son refus de dénoncer ses bourreaux. tout le monde se retranche derrière le fait que Diana est "maladroite".
La maltraitance est bien signalée, entre autre par son enseignante, la famille est visitée par les services sociaux mais jamais l'enfant ne leur sera retirée.
C'est tout l'engrenage de la justice qui failli à son rôle que l'auteur met en avant. C'est l'absence de protection malgré les signalements, c'est la manipulation des parents, c'est le refus de dénonciation de l'enfant, c'est le désir de ne rien voir, c'est l'envie de ne pas se mettre dans les ennuis et c'est la non prise en compte des faits qui vont conduire au drame final.
L'auteur ne condamne pas, n’émet pas de sentence ni d'accusation directe mais sa force de démonstration concernant l'inertie et le refus de voir a un impact énorme. C'est un roman très dur mais aussi très fort car il nous renvoie à notre propre vision et au courage qu'on espère tous avoir en nous pour dénoncer des choses terribles comme celle ci.
Le cheminement de cette histoire nous fait vraiment prendre conscience qu'un grain de sable peut tout déstabiliser, que les bons sentiments ne suffisent pas et que quelque fois la justice est vraiment aveugle.
C'est un roman qui s'inspire d'une histoire vraie,celle de Marina Sabatier, qui donne froid dans le dos mais qu'il faut vraiment découvrir.

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