dimanche 3 avril 2016

On reconnait le bonheur au bruit qu'il fait en s'en allant - Marie Griessinger





Jean-Michel sombre dans la nuit, absent à tout. Sa femme lutte avec une force douce et rageuse à ses côtés, s’épuisant à croire que son amour inébranlable pourra faire revivre l’homme qu’il fut.

Leur fille assiste impuissante au lent déclin de ce père tant aimé. Comme pour défier le destin, elle convoque les souvenirs des jours heureux, d’un bonheur que rien ne pourra effacer.

Avec une simplicité et une sincérité bouleversantes, Marie Griessinger exprime dans ce premier roman sobre et émouvant la douleur de toute perte, mais aussi l’amour d’une fille pour son père.

Editions Albin Michel
142 pages 
Publié en Mars 2015
A propos de l'auteur : ici


J'avais repéré ce roman grâce au libraire Gérard Collard qui en avait fait une chronique magnifique. J'ai eu très envie de découvrir cette histoire dont le thème ne peut que parler à chacun.

L'histoire d'un père racontée par sa fille, ce père qui perd ses facultés, qui sombre dans une nuit qui va devenir définitive. 
A travers les souvenirs c'est toute la vie de cet homme, océanographe passionné, que nous allons suivre. De ses voyages en Guyane et en Polynésie, à sa rencontre avec la femme de sa vie, celle qui  sera à ses côtés vraiment pour le meilleur et pour le pire, refusant de croire à cette déchéance définitive.

La maladie n'est jamais nommée, seules quelques explications sont données à la fin du roman, peut-être par pudeur, peut-être tout simplement car elle n' a pas besoin de nom, juste de savoir qu'elle est la cause de ce déclin auquel la famille assiste sans pouvoir rien faire.

Ce roman est simplement bouleversant, il prend aux tripes, il parle au cœur, il nous remue profondément mais sans misérabilisme ou voyeurisme.
Pour conjurer cette déchéance et cette fin inéluctable, Marie fait appel à ses souvenirs des jours heureux, elle fait revivre ce père dans ses jours meilleurs, ceux où il était l'être grand et fort pour ses yeux d'enfant.

Les souvenirs apparaissent dans un ordre décalé, mais c'est le propre des souvenirs, ils ne suivent pas forcement une chronologie parfaite.
Ecriture fine et poétique qui confère encore plus d'émotions à cette histoire complètement bouleversante qui met les larmes aux yeux bien souvent.


Un roman fort qui imprègne la mémoire bien longtemps après l'avoir refermé.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire