jeudi 28 février 2019

Le lambeau - Philippe Lançon




Lambeau, subst. masc. 
1. Morceau d'étoffe, de papier, de matière souple, déchiré ou arraché, détaché du tout ou y attenant en partie. 
2. Par analogie : morceau de chair ou de peau arrachée volontairement ou accidentellement. Lambeau sanglant ; lambeaux de chair et de sang. Juan, désespéré, le mordit à la joue, déchira un lambeau de chair qui découvrait sa mâchoire (Borel, Champavert, 1833, p. 55).
 3. Chirurgie : segment de parties molles conservées lors de l'amputation d'un membre pour recouvrir les parties osseuses et obtenir une cicatrice souple. Il ne restait plus après l'amputation qu'à rabattre le lambeau de chair sur la plaie, ainsi qu'une épaulette à plat (Zola, Débâcle, 1892, p. 338). (Définitions extraites du Trésor de la Langue Française).

Philippe Lançon est journaliste à Libération et Charlie Hebdo, et écrivain.

Editions Gallimard
Publié le 12 04 2018
Format epub
512 pages
A propos de l'auteur : ici



Ce roman a reçu le prix Femina 2018 et si quelque fois on peut s'interroger sur l'attribution des prix littéraires, ici le doute ne peut pas être permis, ce roman est un véritable bijou.
Un bijou qui même sans prix aurait largement valu la lecture car il relate la survie d'un homme.
Survivant de l'attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, Philippe Lançon a vu mourir ses camarades et lui-même a été atteint par des balles. Blessé très gravement au bras et surtout à la mâchoire, il est désormais une "gueule cassée" et va devoir subir une quantité impressionnante d'interventions chirurgicales pour récupérer une mâchoire fonctionnelle.
Ces 9 mois passés dans les hôpitaux vont être à la fois des mois de souffrance mais aussi une nouvelle vie.
L''auteur relate tous ces mois de douleurs sans haine, avec une grande pudeur. Ce n'est pas un pamphlet anti islamique, ce ne sont pas des mots de vengeance ou de haine, c'est la douleur, la souffrance, la culpabilité du survivant et c'est aussi la vie qui continue, qui reprend ses droits et qui nous permet cette résilience.
C'est un roman terriblement difficile à lire tant on ressent toutes les pensées de l'auteur, toute sa douleur, toute sa souffrance et toute cette culpabilité d'être en vie quand les autres sont morts.
C'est un témoignage poignant sur une vie qui bascule en une poignée de minutes.
C'est à lire absolument même si cela bouleverse complètement.





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