dimanche 10 février 2019

Les mal-aimés - Jean-Christophe Tixier





1884 : Une maison d’éducation surveillée ferme ses portes. Des adolescents décharnés quittent le bagne sous le regard des paysans qui sont aussi leurs geôliers.
Quinze ans plus tard, l’ombre du bâtiment plane toujours. Les habitants ont beau feindre de l’ignorer, les terribles souvenirs qu’il contient continuent d’étouffer leur communauté. Aussi, lorsqu’une jument se putréfie ou qu’un troupeau de chèvres est décimé par une maladie, il faut des responsables. Les habitants, tous coupables ou complices de monstruosités, s’accusent du mal qui rôde. Dans ce chaos, c’est aussi l’itinéraire de Blanche, une jeune-fille abusée par son oncle, qui tente d’échapper au fatalisme et à la violence à laquelle elle est destinée.
Nous sommes aux confins des Cévennes, là où la religion règne en maître. Là où la terre est dure et le climat rude.

Editions Albin Michel
336 pages
Publié le 27 février 2019
A propos de l'auteur : ici


Je ne connaissais pas l'auteur et quand Babelio m'a proposé ce partenariat Masse critique privilégié, je n'ai pas hésité trop longtemps car j'aime découvrir de nouveaux  auteurs..
Me voici donc essayant d'expliquer ce qui est ressorti de cette lecture qui fut à la fois intéressante et laborieuse.
Tout commence en 1884 dans un bagne pour enfants, les enfants quittent ce bagne sous le regard sombre des habitants voisins.
Puis nous voici 15 ans plus tard, le bagne n'est plus utilisé, les habitants eux sont toujours là.
C'est avec ces habitants que nous allons continuer, chacun son tour racontera l'histoire et de sombres secrets finiront par être exhumés.
C'est une histoire qui aurait pu être passionnante mais j'ai trouvé que l'auteur avait péché par un excès de « brouillonerie » (Ok c'est un mot inventé mais je n'en trouve pas d'autre aussi parlant).
En fait on part de ce bagne terrible, horrible et puis on en entend plus parler pendant beaucoup de pages, c'est seulement après de nombreux chapitres qu'il réapparait dans le roman, or il a eu une place prépondérante dans la vie des villageois et le secret qu'ils partagent découle vraiment de la vie et de la mort de ces enfants.
Les personnages eux aussi sont présentés sans une vraie logique, j'ai même eu du mal à les retenir tellement je n'arrivais pas à les suivre.
Par contre, la plume est très belle et raconte à merveille la noirceur de ces contrées où la survie est tellement importante car la terre est rude comme la vie de ces villageois.
Certaines scènes sont même terriblement dures et éprouvantes.
L’autre côté touchant ce sont les petits textes qui inaugurent chaque chapitre et qui évoquent les enfants emprisonnés, on lit leur âge, l’accusation souvent sordide ou invraisemblable, leur univers familial et la date de leur décès. Quand on fait le calcul cela fait terriblement mal au cœur de les voir décéder aussi jeunes.
C'est tout de même un roman dont on ne sort pas indemne car il est aussi sombre que la terre cévenole et de ce fait malgré les défauts que je lui ai trouvé ce fut une lecture prenante qui m'a touchée.

Merci aux Editions Albin Michel et à Babelio pour cette lecture.


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