Avoir à la fois
envie et peur de savoir. Désirer comprendre et être, d'avance, terrifié à cette
seule idée. Tel est le conflit qui hante ce roman de Leopoldo Brizuela sur le
Mal argentin des années de dictature et sa persistance jusqu'à ce jour.
Une nuit de 2010, l'écrivain Leonardo
Bàzan est témoin d'une effraction au domicile de ses voisins. Il ne s'agit pas
d'un simple cambriolage mais d'une opération montée par une bande organisée
escortée par une voiture de police : voilà qui réveille en lui le souvenir
d'une intrusion similaire, dans la même maison, en 1976. Une intervention dont
il a été non seulement le témoin mais aussi, en quelque sorte, le protagoniste,
comme ses parents.
Leonardo se trouve alors confronté à une
vérité insupportable qu'il ne pourra se révéler à lui-même qu'en essayant de
l'écrire. Et en acceptant de plonger au cœur des ténèbres.
La nuit recommencée est une enquête
abyssale qui conduit le lecteur à se poser les mêmes questions que le narrateur
: comment réagissons-nous lorsque l'autre est en danger et jusqu'où avons-nous
conscience de notre propre lâcheté ?
Editions
Seuil
284
pages
Publié
en 2014
Traduit
par Gabriel Laculli
A
propos de l'auteur : ici
Le mal Argentin, les années de dictature c'est tout cela qui sert de base à ce roman. L'histoire nous est racontée par un écrivain qui 30 ans plus tard, vit un événement, le cambriolage de la maison de ses voisins, qui va le replonger dans ses années noires où une même scène s'est produite, l'irruption dans une famille juive en pleine nuit et l'enlèvement d'une jeune fille. A
trente années d'écart c'est le même scénario et lui-même qui bien que présent
ne fait rien pour s'interposer.
A
sa lâcheté actuelle, il rajoute celle de son enfance quand il a assisté à l'enlèvement
sans rien dire, et même en se mettant au piano pour jouer Bach.
Ces
deux événements vont donc tourner en boucle dans son esprit, il va revivre
d'une façon intense cette nuit d'il y a 30 ans, remettre en question les choix
et attitudes de son père et tout cela va le déstabiliser complètement.
Et
la question reste quelle est la frontière entre courage et lâcheté. Est-elle
vraiment aussi facile à définir.
Ce roman aurait pu être extraordinaire par le sujet et les questionnements qu'il véhicule mais je n'ai pas accroché du tout au style de l'auteur que j'ai trouvé manquant totalement de rythme et absolument peu accrocheur
.
De
même j'ai été bien souvent totalement perdue entre le passé et le présent.
La
psychologie des personnages est par contre très bien rendue et c'est
vraiment le point fort de ce roman.
Pour
conclure, un roman que j'aurais aimé apprécier davantage mais qui peut trouver
largement son public.
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