Lyse est une journaliste scientifique, directrice du département santé d’un journal. Un jour, ce qu’elle redoutait le plus se produit alors; un nouveau microbe a fait son apparition. Très contagieux et mortel, les scientifiques se trouvent incapables de faire face à la terrible pandémie qui s’abat sur la France. Lyse décide alors de tout quitter pour renouer avec son passé de chercheuse en bactériologie, afin d’observer les dégâts causés par ce nouveau microbe, une bactérie redoutable et de tenter de trouver un remède de toute urgence.
De l’homme ou des microbes, qui va gagner? On n’est plus très sûr de connaître le vainqueur.
Aujourd’hui, on le sait, il existe des bactéries résistantes à tous les antibiotiques. Imaginez qu’une de ces bactéries acquière les caractères de virulence et de contagiosité de la grippe, imaginons ensuite que ce microbe soit agressif, très pathogène et mortel… Ce roman est heureusement une fiction, mais une fiction se basant sur des faits réels qui pourraient très bien devenir réalité.
Françoise Pariente Ichou nous invite à la suivre dans ce récit d’anticipation, terrifiant de réalisme et de véracité, mais aussi à découvrir la vie d’une femme au courage exceptionnel, qui se bat chaque jour pour sauver des vies, tout en essayant de reconstruire la sienne.
Editions Société des écrivains
Publié en 2012
234 pages
A propos de l'auteur : ici
Pour une ancienne étudiante en biologie, rien que le titre ne pouvait que m’attirer, l’étude des bactéries a toujours été l’une de mes matières préférées même si ma carrière de laborantine je l’ai exercée en hématologie.
Donc le titre a lui tout seul nous donne déjà matière à réflexion, en effet ces micro-organismes, tellement petits qu’ils sont invisibles à l’œil nu, peuvent se conduire comme des démons et causer des dégâts terribles, de par leur contagiosité et les infections qu’ils peuvent provoquer mais aussi par les résistances qu’ils ont acquises au cours du temps aux différentes familles d’antibiotiques.
L’auteure nous embarque dans une fiction (tellement… trop réaliste) où l’on voit un staphylocoque doré devenir la bactérie à abattre de par l’épidémie qu’il provoque et par sa résistance de plus en plus importante à l’antibiothérapie. Ce « microbe » porte le doux nom de S7 car il est la 7 ème mutation du germe initial.
On suit donc la progression de l’épidémie et le combat mené par les équipes de bactériologistes pour mettre en échec cette bactérie qui leur donne tellement de fil à tordre, de nuits blanches et de stress.
Ce roman est terriblement angoissant car tellement réaliste, on est au-delà de la fiction, on sent, on sait que ça peut arriver, que même c’est en train d’arriver, on a déjà des bactéries qui sont résistantes à quasiment tous les antibiotiques. Donc la force de cette histoire c’est qu’elle nous fait réagir complétement, pas seulement en se disant comme dans la publicité « que les antibiotiques ce n’est pas automatique » mais surtout qu’il faut des moyens pour que l’industrie pharmaceutique reprenne des recherches sur des nouveaux traitements, sinon cette fiction pourrait devenir une triste et vraie réalité.
L’auteure nous passionne complètement car son roman est construit, avec brio, comme un thriller palpitant dont on ne peut pas deviner l’issue et l’écriture fluide et vivante donne encore plus de profondeur à l’histoire. Les personnages sont tous intéressants et leur interaction est passionnante, de plus l’auteure nous les montre également dans leurs soucis familiaux et quotidiens, ce qui donne une dimension encore plus humaine à ces chercheurs. J’ai beaucoup aimé également le dialogue qui s’instaure entre la bactérie et Lyse, ça donne un caractère de complicité un peu morbide, la bactérie narguant la bactériologiste en se sentant au-dessus de tout.
Le seul reproche que je pourrai faire, c’est en rapport avec la technicité des termes employés, en effet je crains qu’une personne complétement novice et n’ayant jamais approchée de près ou de loin des termes scientifiques ne risque de s’ennuyer ou d’être complétement perdue. Ce ne fut bien sûr pas mon cas, une chance d’avoir fait des études scientifiques, mais c’est surement plus difficile à comprendre pour des personnes qui n’ont jamais été confrontée à l’épidémiologie et à la bactériologie.
Sinon en dehors de ce petit bémol, c’est un roman absolument bluffant et angoissant, à découvrir de toute urgence si on s’intéresse à la science, à ses limites et à son avenir
J’ai évité de vous mettre un extrait où les termes scientifiques abondent pour ne pas effrayer donc voici un court extrait du roman
« Lyse eut soudain froid, en proie à une sensation étrange. Cette information en rien banale la décida à appeler Philippe Voisin :-Quand exactement ?-Je n’en sais pas plus, il est resté très vague- Mais il y a peut-être déjà d’autres personnes contaminées, voire déjà d’autres morts, cette souche est très certainement une vraie bombe à retardement ! Si cette bactérie a été appelée S7, ce n’est pas par hasard. Si elle porte le numéro 7, c’est qu’il y a six autres variantes qui l’ont précédée et l’affaire est surement compliquée. Nous devons savoir si ces variantes sont aussi dangereuses que S7.-Que veux-tu que nous fassions ?-Je réfléchis et je te rappelle.Lyse s’était arrangée pour brancher une radio dans son bureau. Nouvelle information au journal de 13 heures, cette fois ci c’est le directeur de l’hôpital qui est à l’antenne : « l’enquête sera sans doute difficile. Il a été retrouvé une souche très proche de celle qui a touché madame L.., la souche S6, sur l’appareil de radiographie ambulatoire qui a été utilisé pour réaliser une radiographie pulmonaire au lit de la patiente avant de placer le cathéter central. Cette souche S6 est en cours d’analyse. Toutes les informations utiles seront communiquées. Pour l’instant, pas d’inquiétude inutile. La situation est sous contrôle. »…..»
Un immense merci à Les agents littéraires et aux éditions Société des écrivains pour cette formidable lecture
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