Ah permettez, de grâce,
Que pour l'amour du grec , Monsieur, on vous embrasse!
L'auteur n'est point précieuse (d'aucuns pourront la trouver ridicule) mais qui n'embrasserait -elle pas pour l'amour du français!
Pleine de nostalgie envers les divers dialectes régionaux dont elle se régale lorsqu’elle peut s'en procurer quelques vestiges, pleine de bienveillance et de gaîté envers le pittoresque et l'inventivité de l'argot, elle est,hélas,plus souvent prête à mordre, lorsqu’elle entend de graves fautes de français dans la bouche de personnes présumées cultivées, et hérissée d'indignation contre des personnes supposées instruites qui jouent,ou s'obligent, à mal parler, mues par un servile esprit de conformisme, ou par provocation, ou pour paraître "modernes".
Ce fascicule répertorie, de façon aussi humoristique qu'indignée, les principales fautes qui exaspèrent Monique, dans le présomptueux espoir de les faire disparaître!
Editions Stellamaris
Publié en 2011
108 pages
A propos de l'auteur : ici
Mon avis:
Se lancer dans la chronique d'un livre traitant d'un sujet aussi brulant et d'actualité que "Ce français qu'on maltraite" comme le titre l'indique est une gageure et je ne suis pas sure d'être la personne la plus adaptée pour le faire. N'ayant pas la prétention d'écrire ou de parler un Français parfait, j'espère ne pas me faire trop reprendre par l'auteure..
Ce livre est partagé en chapitres assez courts, chacun mettant en évidence des particularités de la langue française. Dans le premier l'auteure nous évoque , sous forme de petites conversations les différents dialectes français avec bien sur leur traduction, puis dans les suivants elle passe en revue les différentes dérives de la langue française en passant par l'argot et le langage sms.
Par l'intermédiaire de petites scènes, elle nous propose des situations et des conversations dans les diverses formes de langage et fort heureusement elle nous donne également la version française car bien souvent c'est incompréhensible.
Pour finir elle nous propose une liste de pléonasmes qu'on emploie tous et qu'on entend tous les jours partout.
J'ai bien aimé cette lecture car Monique Commette d'Hesse, nous livre ses réflexions, ses "coups de gueule", ses agacements et ses espoirs avec beaucoup d'humour. Elle tire une sonnette d'alarme (elle n'est pas la seule bien sur) qui devrait nous faire tous réfléchir sur l'appauvrissement de notre si belle langue par l'introduction de toutes ces expressions utilisées à tord et à travers, de toutes ces abréviations et sigles et surtout de tous ces mots anglais qui semblent sonner mieux que leur équivalent français dans la bouche de nombreuses personnes.. snobisme, besoin de se fondre dans la masse ou pauvreté intellectuelle c'est la question…Elle fustige également la pauvreté de langage des medias et de leurs représentants ce qui conduit à l'appauvrissement général du langage par mimétisme surtout chez les jeunes.
Dans les points négatifs, je retiendrai tout de même que certaines situations m'ont semblé à la limite de la caricature. Ayant des adolescents, et post adolescents chez moi, je ne les ai jamais entendu tenir un langage aussi incompréhensible, pas plus que leurs ami(e)s non plus ..mais bon je comprends que l'auteure ait voulu en mettre une couche énorme pour bien nous faire toucher du doigt le problème.
On a donc un petit livre qui veut nous alerter sur un phénomène croissant et sur le risque de voir notre langue française devenir toute autre chose si on n'y prend pas garde et si on ne prend pas des mesures pour tenter d'enrayer cette dérive. Je partage l'avis de l'auteure et donc c'est un livre que je recommande sincèrement et chaleureusement.
"Le langage ci avant esquissé possède encore quelques rudiments de construction de phrases et quelques idées palpables. Mais le pire reste à venir qui se manifeste déjà.
Un grand merci aux Agents Littéraires et aux Editions Stellamaris pour cette lecture bien agréable.
"Le langage ci avant esquissé possède encore quelques rudiments de construction de phrases et quelques idées palpables. Mais le pire reste à venir qui se manifeste déjà.
En effet pour les faire tenir tranquilles, les parents confient toute la journée leurs enfants à la surveillance d'une gouvernante devenue familière : la télévision.
Subjugués par les images, mais trop jeunes pour pouvoir comprendre quoi que ce soit à l'action, et encore moins aux dialogues ou commentaires, leur regard est rivé sur l'écran, mais leur esprit divague on ne sait où, par lassitude. Ils n'entendent rien aux mots prononcés.
De plus on regarde la télévision au cours des repas. Les seuls échanges possibles sont escamotés: On ne communique plus (excepté pour …s'engueuler)
Cette carence a au moins deux conséquences:
- D'une part, le potentiel d'énergie qui existe chez ces enfants ou adolescents devant, malgré tout s'exprimer d'une manière ou d'une autre, le fait souvent de manière explosive, ailleurs, et autrement que verbalement.
- D'autre part, ces jeunes de milieux défavorisés ne possède, dit-on, qu'à peine….deux cents mots de vocabulaire "
Un grand merci aux Agents Littéraires et aux Editions Stellamaris pour cette lecture bien agréable.
Ma note:
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