Hiver 1956. Dans les Ardennes, François, un jeune homme de
vingt-deux ans, s’enfonce dans la neige, marche vers les bois à la recherche
d’un village. Croisant une voie ferrée qui semble désa?ectée, il grimpe sur un
wagon oublié… Quelques heures plus tard une enfant découvre François à demi
mort – corps en étoile dans la poudreuse, en partie calciné.
Quel sera le destin de ce blessé dont les
médecins pensent qu’il ne survivra pas ? À quelle épreuve son corps sera-t-il
soumis ? Qu’adviendra-t-il de ses souvenirs, de son chemin de vie alors que ses
moindres gestes sont à réinventer, qu’il faut passer du refus de soi au désir
de poursuivre ?
Murène s’inscrit dans cette part
d’humanité où naît la résilience, ce champ des possibilités humaines qui
devient, malgré les contraintes de l’époque – les limites de la chirurgie, le
peu de ressources dans l’appareillage des grands blessés –, une promesse
d’échappées. Car bien au-delà d’une histoire de malchance, ce roman est celui
d’une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l’émergence du handisport
et jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.
Editions Actes Sud
384 pages
Publié le 21 Août 2019
A propos de l'auteur : ici
Murène
un titre mystérieux qui ne trouve son explication que vers la moitié du roman
mais l'attente vaut la peine car c'est une bien belle surprise qui nous attend.
François un jeune homme de 22 ans part à la recherche d'un village pour trouver quelqu'un qui pourrait dépanner le camion dans lequel il a pris place.
C'est l'hiver 1956, un hiver qui est resté dans les
annales comme l'un des plus froids de tous les temps.
François marche dans la neige et quelques
heures plus tard une petite fille et son père vont le découvrir à moitié
calciné enseveli dans la neige à deux pas de la voie ferrée qui semblait désaffectée.
François
a été électrocuté et est très grièvement blessé. Transporté à l'hôpital ses
jours sont en danger et seule l'amputation de ses deux bras va peut-être lui
permettre de survivre. Mais cette survie est-elle souhaitable et souhaitée?
Quand François se réveillera il cherchera en vain ses bras et découvrira qu'il
n'est plus qu'un tronc qui ne peut plus avoir la moindre autonomie.
Nous suivons les pensées les plus intimes et profondes de
François sur ses sentiments lors de la découverte de son nouvel handicap. Le désespoir
qui l'habite, les prothèses difficilement supportables, le regard des autres,
la perte d'autonomie mais au milieu de toute cette tristesse, de ce désespoir
une lueur va finir par naitre et lui permettre de reprendre vie.
Ce roman est vraiment magnifique, il est vraiment très dur
mais il est important car il touche au handicap, à la perte d'autonomie, à
l'image de soi perdue et surtout à la volonté de ne pas se considérer comme une
moitié de personne. Savoir qu'on est une personne entière même si des parties
de notre corps sont absentes ou ne fonctionnent plus.
D'une écriture toujours magnifique Valentine Goby nous
emporte très loin dans l'acceptation de la différence et des autres mais aussi
nous parle du début de quelque chose qui aujourd'hui a une visibilité : le
handisport.
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